Le temps des luttes de classe
Nicolas Sarkozy a tenté de justifier jeudi dernier les reculs sociaux mis en œuvre par son gouvernement. Mensonges et confusions, mépris des Français et de leurs difficultés ont caractérisé son intervention. Normal : c'est le MEDEF qui dicte sa politique.
Une politique de classe
Toutes les décisions du gouvernement vont dans le même sens : accroître les revenus du Capital. Les services publics sont ainsi attaqués de deux manières. D'une part on privatise ce qui peut devenir rentable pour les patrons comme la santé ( assurances qui prennent le relais d'une sécurité sociale rendue inefficace, cliniques privées ...), le transport, l'énergie, la Poste. D'autre part des suppressions massives d'emploi sont programmées. Et avec l'argent ainsi économisé, le gouvernement finance ce qui devrait faire partie du salaire payé par les patrons. Allègements de cotisations sociales ou fiscales, l'ensemble se chiffre à plusieurs dizaines de milliards d'euros... Et comme c'était encore trop peu, Sarkozy-Fillon en ont rajouté avec le cadeau fiscal aux plus riches de près de 15 millards d'euros.
Le travail est dévalorisé : travailler plus pour vivre mal
Le travail des salariés coûtent ainsi de moins en moins cher aux patrons. Mais ça ne leur suffit jamais. Au nom de la compétitivité, le MEDEF et le gouvernement veulent allonger les annuités pour la retraite et le travail hebdomadaire en gardant une productivité très élevée. Les directeurs de ressources humaines ( quel beau nom pour un si sale métier ...) mettent une telle pression sur les cadres et les salariés que le stress dû au travail s'aggrave. Les chômeurs sont priés d'aller travailler à 200 km de chez eux : avec quels moyens de transport ? au prix de de quels désastres familiaux ?
...et pour gagner moins
Depuis le début 2008, les Français ont acheté moins de produits manufacturés et les ventes commerciales ont régressé.Tous les prix flambent. L'essence et le gaz augmentent sans fin. Se nourrir, se loger, se déplacer, financer les études des enfants devient pour beaucoup insurmontable.
Une politique efficace pour les patrons : Champagne pour les actionnaires !
Grâce aux sacrifices demandés aux salariés, les dividendes augmentent pour les gros portefeuilles. Laurence Parisot peut féliciter Sarkozy : les bénéfices du CAC 40 atteignent près de 100 milliards d'euros en 2007 ! Et les secteurs où la hausse des prix a été la plus vive sont ceux qui profitent le plus : Total, EDF-GDF ...
Soutien de tous les « européistes » aux « contre-réformes » des gouvernements français
C'est une politique conforme au traité européen voté en Février par une majorité de députés PS et la quasi totalité des députés de droite. Le credo est plus que jamais celui de « l'économie de marché ». Toutes les directives européennes conduisent à la politique de Sarkozy. Toutes les « contre-réformes » initiées en France depuis plus de 20 ans trouvent leur source dans la politique européenne. Mondialiser l'exploitation pour mieux accroître les profits à l'échelle de la planète. C'est cela la politique de la compétitivité capitaliste européenne.
Besoin de communisme et d'une autre politique
Salariés, chômeurs, retraités, nous avons des adversaires communs, mieux armés, mais beaucoup moins nombreux : les capitalistes. Nous sommes la majorité. Tous ensemble, nous pouvons les faire reculer si des luttes de masse se développent contre cette politique de classe. Les transports, la santé, la sécurité sociale, l'école, l'eau, l'énergie, ça ne leur appartient pas, ça ne doit pas leur appartenir. Nous avons besoin d'une autre société dans laquelle les besoins humains seraient les premiers à être satisfaits. Et dans laquelle les capitalistes ne règneraient plus sans partage.
Source : « action communiste haute normandie »
Quelques chiffres pour mémoire...
Une politique pour les patrons : Profits 2007
Total : 13,2 milliards d'euros
Renault : 2, 7 milliards d'euros
L'Oréal : 2,6 milliards d'euros
Unilever ( 44 000 salariés en Europe, dont ceux de Miko à Saint-Dizier, en lutte pour leurs emplois) : 4,1 millards d'euros
Arcelor-Mittal ( en train de liquider son site de Gandrange en Lorraine) : 7,1 milliards d'euros
Lactalis ( lait, produits laitiers) réalise une année exceptionnelle malgré la hausse du lait : 9,1 milliard d'euros
SNCF : Plus d'1 milliard d'euros
EDF : 5,6 milliards d'euros
Bouygues : 1,3 milliard d'euros
Vinci : 1, 46 milliard d'euros
GDF : 2, 5 milliards d'euros
Les ventes de médicaments remboursés ont chuté de 4.6% au premier trimestre ! D'anciennes maladies font leur réapparition : on observe une résurgence de la tuberculose de plus de 40% dans les populations touchées par la précarité en région parisienne.
Les prix alimentaires flambent : 4,9% en un an.