Quand a commencé la privatisation de "La Poste"?
Le mouvement de déréglementation que connaît le service postal en France débute en 1987. Sous l’intitulé des « chantiers de liberté », Gérard Longuet, ministre délégué chargé des postes et télécommunications du gouvernement de Jacques Chirac , introduit par décrets la concurrence dans les domaines des cabines téléphoniques, de la télévision par câble, des services téléinformatiques et du radiotéléphone. Il tente de changer les statuts des PTT, mais les luttes des personnels et l’approche de l’élection présidentielle de 1988 l’oblige à faire machine arrière.
C’est en avril 1989 que Hubert Prévot, ancien commissaire général du Plan de 1981 à 1984, ancien secrétaire confédéral de la CFDT et membre du Parti socialiste, remet un pré rapport à Paul Quilès, ministre des PTT de Michel Rocard, sur « la place du service public de la Poste et des Télécommunications » en France. Il évoque « un service public à vocation industrielle et commerciale, qui ne peut ignorer les lois du marché ».
En Mai 1990 : L’assemblée Nationale adopte la réforme des PTT. Le 1er janvier 1991, sous le gouvernement Rocard, la Poste et France Télécom perdent leur statut d’administration et deviennent deux établissements autonomes de droit public.
En juillet 1996, c’est la déréglementation et l’ouverture à la concurrence de France Télécom, puis l’ouverture du capital, avec mise en bourse de 21 % du capital en octobre 1997 par le gouvernement Jospin.
Je ne m’étendrai pas sur la situation actuelle de France Télécom et la situation faite à ses salariés…
Aujourd’hui, le processus de privatisation de La Poste arrive à sa dernière étape, il s’agit de transcrire les directives européennes postales en droit français : Directive 97/67/CE, Directive 2002/39/CE, Directive 2008/06/CE.
Aujourd’hui, si Monsieur Quilès s’oppose aux directives européennes, c’est plutôt une bonne nouvelle. Mieux vaut tard que jamais dit-on. Pour l’instant, le congrès de Versailles sur le traité dit de Lisbonne ne nous a pas convaincu de la volonté de ses amis et de lui-même de s’inscrire contre les démarches libérales et capitalistes en cours dans l’Union Européenne.
Serge Portejoie
retraité de La Poste