Au lendemain de l'élection de François Hollande, les commentaires de Jean Lévy
Viendra très vite le temps de la désillusion pour les électeurs ayant voté Hollande, et qui croient au « changement ».
Comment, dans le cadre européen, où 80% des lois sont du ressort de Bruxelles, faire une politique de progrès social ?
Sarkozy parti, le capital demeure. Il possède toujours tous les moyens de production en France comme en Europe. Il dirige, aujourd'hui comme hier, l'ensemble de l'économie avec, pour seul objectif, réaliser dans le plus court temps possible le maximum de profits. Pour lui la « croissance », c'est augmenter toujours plus ceux-ci en réduisant « le coût du travail ».
Ce que les patrons nomment la "productivité".
Avec l'élection de François Hollande, rien n'a été modifié, si ce n'est le changement d'équipe chargée de mettre en musique la partition bruxelloise écrite par Business Europe. Et ils appellent ça « l'alternance » : quand les peuples excédés veulent « dégager » les « sortants », on change simplement de têtes et de couleur des maillots.
Heureusement, des millions de Français en sont conscients. Ils n'ont pas voté ou voté "blanc" ou, en connaissance de cause, ils ont utilisé au deuxième tour le « bulletin Hollande », sans illusions, pour virer Sarkozy comme objectif premier.
L'opération a réussi.
Maintenant il faut signifier le message au nouveau président de la République.
Et s'apprêter à unir toutes les forces qui veulent un VRAI changement. Celui-ci n'est possible que si nous préparons l'évasion de la France de la « forteresse Europe ».
Rêver de vacances, quand on est maintenu en cellule, tient du vœu pieux.
Au mieux, avec Hollande aurons-nous l'autorisation de repeindre les murs ....en rose !
Jean Lévy
PREMIERES IMPRESSIONS, APRES LE VOTE DU 6 MAI 2012
Par Jean Lévy
Lundi 7 mai 2012 au matin
Il n'est pas encore temps de tenter une analyse du scrutin du 6 mai.
Les données présentées par les médias( télés et radios), ne sont pas de nature à une interprétation rigoureuse des votes. Le plus souvent, seuls les pourcentages sont offerts en pâture aux citoyens, et rarement les voix obtenus par les deux protagonistes.
Pourtant, émerge un chiffre précis, mais global : celui des « votes blancs et nuls ». Celui-ci atteindrait un niveau record : 2 millions 100 mille électeurs ont fait ce choix. Ce choix exprime le rejet autant se Sarkozy que celui de Hollande. A ce rejet, ainsi exprimé, s'ajoute le nombre d'électeurs qui se sont abstenus au second tour, alors qu'ils avaient voté au premier. Les chiffres bruts masquent l'ampleur du phénomène, car d'autres n'ont utilisé leur bulletin qu'au second tour, ayant boudé le premier.
Une étude réalisée par région par région et par département des votes et des refus de votes, comparés entre les deux tours, éclairera la volonté profonde ainsi exprimée par les citoyens.
Pourtant des sentiments divers nous ont envahis dès la proclamation des résultats.
Une grande satisfaction à l'annonce de l'échec de Nicolas Sarkozy et de son équipe L'éviction de cette camarilla d'aventuriers de la politique, engagés depuis cinq ans dans une tentative d'instaurer un pouvoir personnel hérité de celui du Prince-Président Napoléon le Petit, nous a libérés de cette tutelle directe, celle d'une faction provocante et ostentatoire aux ordres des plus riches.
Certes, la politique, suivie depuis cinq ans en France, était, dans ses grandes orientations, dictée par Bruxelles, et ne différait en rien de celle poursuivie, autre part en Europe, par les équipes sociales-démocrates : austérité accrue, liquidation des services publics, chômage en constante progression, dictature des marchés financiers...Mais la morgue et le mépris affichés de l'équipe au pouvoir pour les plus pauvres, ajoutaient au sentiment de rejet par une part grandissante de la population.
Aussi, le relatif faible écart de voix obtenus par les deux prétendants en a surpris plus d'un parmi ceux qui souhaitaient de bonne foi une rupture.
Que, dans ces conditions, plus de 48% des électeurs aient encore choisi Nicolas Sarkozy peut susciter une interrogation.
Une étude régionale et locale poussée des résultats, mesurés en voix plus qu'en pourcentage, en tenant compte des « blancs et nuls », ajoutés aux abstentions, les transferts de votes entre les deux tours, peut nous modifier la perception première du scrutin du 6 mai.
Et nous aider à concevoir notre orientation en vue des élections législatives des 10 et 17 juin prochains.
J.L.