Comprendre le passé pour affronter le présent: Que signifiait l’URSS ?
Que signifie ce regret de l’URSS et comment faut-il l’interpréter. Il y a d’abord cette initiative à la douma russe hier… Des députés de trois des quatre partis présents à la Douma ont demandé au procureur général Iouri Tchaïka d’engager des poursuites contre l’ex-président soviétique Mikhaïl Gorbatchev pour avoir provoqué la chute de l’URSS, rapporte jeudi le quotidien Izvestia.
Qui éprouve ce regret ?
Est-ce seulement la Russie qui regrette son empire perdu ? Les dirigeants, la masse de la population? Ce regret dépasse incontestablement les populations russophones que l’on trouve disséminées dans tout le territoire de l’ex-URSS même si ces populations en constituent le noyau dur. En tous les cas il y a là une quasi unanimité dans la fédération de Russie. Il semble bien que Gorbatchev qui, à son niveau d’incapacité pathétique, témoignait de l’état réel auquel était parvenu le parti communiste d’Union soviétique, soit moins responsable du désastre que Eltsine. Par parenthèse, madame Carrère d’Encausse avait été saluée en son temps comme un prophète pour avoir décrit l’empire éclaté et la fin de l’Union soviétique, il semble qu’elle se soit trompé sur le processus. la fin de l’URSS n’est pas venue comme elle l’imaginait des républiques colonisées, mais bien du secrétaire de la Fédération de Russie appuyée par les riches pays baltes. Et jamais les citoyens n’ont été le moins du monde respecté dans leur volonté de maintien de l’URSS manifesté lors du référendum de 1991.
Est-ce que cela correspond a ce sentiment quasi général à la fin de l’Union soviétique d’avoir à assumer des pays pauvres non seulement en URSS mais dans le monde ?
Mais pour revenir à l’initiative à la douma, les parlementaires Evgueni Fiodorov (Russie unie), Mikhaïl Degtiariov (Parti libéral-démocrate), Ivan Nikitchouk et Oleg Denisenko (Parti communiste) estiment que les dirigeants de l’Union soviétique, dont son premier et dernier président, ont commis des actes illégaux qui ont entraîné la désagrégation du pays. Selon M.Degtiariov, la chute de l’URSS se répercute sur l’espace post-soviétique "jusqu’à nos jours". A titre d’exemple, le député cite les événements en cours en Ukraine dont la responsabilité pèse d’après lui sur ceux qui "ont pris en 1991 la décision de détruire le pays". M.Fiodorov (Russie unie) est quant à lui allé jusqu’à qualifier l’ex-numéro un soviétique d’"espion américain". Poutine a effectivement récemment révélé que la privatisation de l’Etat soviétique avait été menée directement par la CIA. .
Il convient cependant de rappeler que les dénommés accords de Belaveja mettant fin à l’existence de l’Union soviétique ont été signés le 8 décembre 1991 par le président de la RSFSR Boris Eltsine et ses homologues ukrainien et biélorusse Leonid Kravtchouk et Stanislav Chouchkievitch et ceic a été décidé au sommet sans la moindre consultation populaire et a rapidement été suivi par la constitution de fortune personnelles (les oligarques) sur la base du pillage de l’Etat socialiste). Ce qui est cette fois exact c’es que Gorbatchev voulait créer le multipartisme en URSS et avait inventé à l’intérieur de l’appareil communiste des partis "nationalistes" qui ont constitué la base de l’enrichissement et de l’éclatement.
Les convulsions d’aujourd’hui, leur base sociale
Les multiples convulsions constatées aujourd’hui témoignent de ce mépris et au-lieu de proposer de faire passer en jugement Gorbatchev qui ne mérite ni cet excès d’honneur ni cette indignité, la réflexion devrait porter sur la manière dont les gouvernants s’éloignent dramatiquement des peuples. Il n’y a aucun problème quand il s’agit de la classe bourgeoise mais quand l’on prétend au socialisme c’est la seule réflexion qui vaille.Non seulement pour le passé mais pour le présent.
Ainsi face au rideau de fumée tendus par les médias occidentaux tout entier occupés à légitimer le pire à savoir le gouvernement de Kiev dans ses pires exactions, qui s’intéresse à la base de la révolte de ceux que notre presse aux ordres définit comme des "séparatistes", voire des terroristes. La manière dont là-dessus les mesures décidées par le FMI vont rendre la situation insupportable.
Cette vidéo (ci-dessous) a été filmée à Lougansk, à l’intérieur du site occupé le service de sécurité de l’Ukraine, organe du ministère de l’intérieur.
Les occupants parlent à visage découvert. Le premier entretien est probablement un cosaque. les Cosaques ont été au premier rang de rejoindre les milices d’autodéfense, on les retrouve aussi bien en Crimée qu’à l’origine du séparatisme en transtritanie en Moldavie. Pourquoi ces cosaques qui ont une histoire se retrouvent-ils à chaque fois en défense de l’ex-Union soviétique? D’autres sont des travailleurs du Donbass, qui parlent de leurs conditions de travail, perte de salaire. Qui dit la réalité d’un pays où les salaires sont de plus en plus insuffisants quand ils sont payés et où le prix des produits depuis les début des événéments à augmenté de plus de 30%.
Une vidéo utile pour comprendre la base sociale de la révolte dans le Donbass et au sud-est du pays.la deuxième personne qui parle exprime la révolte et le désespoir du peuple qui "n’a plus rien à perdre". Salaires non payés depuis deux ou trois mois, retraites de misère encore diminuées…
Et aussi ils sont révoltés par la désinformation des grands médias, qui prétendaient par exemple que les forces d’autodéfense occupant le bâtiment retenaient des gens en otage. Sur cette vidéo dont on voit un fragment, ils font visiter tous les locaux à un groupe de journalistes pour qu’ils puissent se rendre compte par eux-mêmes et diffuser l’information.
Ces groupes d’autodéfense sont bien armés et bien préparés, mais ils ne veulent qu’une chose, c’est la paix, c’est qu’on laisse la population vivre en paix, ils ne tireront jamais les premiers, et ils ont placé des caméras de surveillance directement reliées à Internet afin de pouvoir démasquer toue provocation.
Ils s’adressent directement à la foule massée à l’extérieur pour qu’elle continue à les soutenir, qu’elle n’aie pas peur: "tant que vous êtes là nombreux nous ne risquons rien, soutenez-nous et nous vous défendrons".