Editorial de l’ECHO de la Haute-Vienne: « Ola espagnole »
Quand on imagine l’Espagne, on a immédiatement envie de crier «Olé !» tant la tradition tauromachique caractérise le peuple ibère. Mais hier, c’est une véritable «ola» qui a déferlé sur le résultat des élections locales de la péninsule. Une vague comme on en a rarement vue alors même que la personnalité de José Luis Rodriguez Zapatero n’était pas remise en cause.
Ce résultat puise dans la politique d’austérité imposée par le pouvoir, conséquence du suivisme du système libéral qui a gagné, au nom de la mondialisation, la quasi-totalité de la planète.
Après la Grèce et le Portugal, l’Espagne est en rébellion pour dénoncer une gestion qui a mis le chômage à plus de 21 % pour l’ensemble de la population et à plus de 50 % pour les moins de 25 ans. Ce sont d’ailleurs les jeunes qui occupent pacifiquement la place centrale deMadrid qui ont considérablement influé le résultat électoral. Depuis plusieurs jours ils sont installés à Puerta del Sol, la Porte du Soleil, soutenus par leurs amis, parents, grands-parents. Un mouvement qui rappelle étrangement ce qui s’est passé sur d’autres places du Maghreb et les manifestants eux-mêmes scandaient: «De Tahrir à Madrid».
Les résultats des élections municipales et de certains parlements de régions autonomes, aussi sérieux soientils, pourraient n’être que la confirmation que le peuple ne veut plus payer la gestion du libéralisme le plus débridé.
Il apparaît alors étrange de voir les électeurs se tourner vers la droite, mais comment cette gauche gestionnaire du libéralisme cannibale, capable de dévorer ses propres enfants, pourrait-elle être applaudie?
Thierry Spriet
Le 23 mai 2011
Editorial de « L’ECHO de la Haute-Vienne »