Encore un effort!
Georges Tron, Eric Woerth, Sylvie Andrieux... Tous les politiques ne semblent pas recommandables, bien que présumés non coupables, si on s’en tient aux griefs que leur reproche la justice. Mais tous ont été investis par l’UMP ou le Parti socialiste. Depuis hier, ce n’est plus le cas pour la candidate marseillaise qui s’est vu retirer son investiture par le PS, mais si elle n’avait pas été sous les feux des projecteurs, à cause d’une citation à comparaître devant le tribunal correctionnel pour une affaire de détournements de fonds, tout le monde aurait gardé le silence. A l’UMP comme au Parti socialiste, on ne peut pas ignorer ce qui se passe dans les fédérations. On a cependant entériné des investitures qui ne le méritaient pas, sans doute parce que tout le monde se tient par la barbichette et que, quelque part, chacun tire profit de la situation.
François Hollande plaide pour une république exemplaire. Personne ne doute de sa volonté de l’imposer au sommet de l’Etat. En prenant Arnaud Montebourg, seul dans la tempête quand il a dénoncé les pratiques de Guérini à Marseille, il a confirmé sa volonté de mettre fin au système mis en place dans son propre parti. Cependant, Martine Aubry lui glisse une peau de banane en refusant l’investiture de René Dosière, député sortant de l’Aisne, qui n’a cessé de dénoncer les extravagances du pouvoir et les comptes de Nicolas Sarkozy. Le Parti socialiste serait-il dangereux pour François Hollande? La question méritera d’être posée si Solférino ne fait pas un pas de plus en envoyant un message clair aux électeurs de la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour qu’ils ne se perdent pas dans des candidatures démagogiques. Pour le bien de la démocratie, Martine Aubry doit, dès le premier tour, appeler au rassemblement de toute la gauche derrière la candidature du Front de gauche.
Thierry SPRIET
Editorial de L'ECHO
Vendredi 1er Juin, 2012