Industrie automobile : les constructeurs malades du capitalisme
Philippe Varin, PDG de chez Peugeot annonce au début de 2012 « nous sommes en bonne voie pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, réaliser 50 % de nos ventes hors Europe en 2015 et 2/3 à l’horizon 2020 ». Cette politique de destruction volontaire date d’avant « la crise » et ne doit rien à la conjoncture de 2012. Les années précédentes ont vu une baisse de 3000 postes de production (Aulnay et Rennes), mais aussi une suppression de 1400 postes d’Ingénieurs et Cadres des centres de Monbéliard et Poissy. L’alliance de PSA avec Général Motors, la synergie entre Opel et PSA en Europe aura pour conséquences des suppressions d’emplois massives en France comme en Allemagne. Opel menace déjà de fermeture une usine à Bochum (- 3200 salariés). La concordance des deux projets (Aulnay et Bochum) n’est donc pas due au hasard, mais à l’application systématique de la logique capitaliste de destruction industrielle. Depuis 2001, 800.000 emplois industriels ont été détruits, la part de l’emploi industriel dans la production de richesses en France (PIB) est passée de 25% à 13,5%.
Personne de l’équipe gouvernementale de Hollande, pas plus que le célèbre Ministre du « redressement productif » Montebourg n’a dit « Aulnay ne fermera pas ». Au contraire, on valide la fermeture de l’usine ainsi que les 8.000 suppressions d’emplois dans le groupe.
L’Etat peut légiférer, il a les moyens pour empêcher le bradage de l’outil industriel français mais il ne veut pas le faire.
Jospin l’avait dit en 1997 au sujet de la fermeture de Renault Vilvoorde « l’Etat ne peut pas tout ». L’Etat ne « peut pas tout », surtout s’il est aux ordres du Medef et ne veut en rien contrarier la logique capitaliste de casse industrielle en laissant faire les licenciements…
Renault est dans la même situation que PSA, plusieurs semaines de chômage partiel depuis le mois de juin dans certains sites ne présagent rien de bon pour l’avenir. A Renault Douai, la direction prévoit 19 jours de chômage partiel pour le mois d’octobre.
Les constructeurs automobiles font des profits énormes, ils distribuent des sommes astronomiques à leurs actionnaires, récoltent des fonds publics et licencient massivement Il est urgent d’arrêter le versement de fonds publics aux groupes automobiles. Depuis 2009, PSA a reçu la bagatelle de 5 milliards d’aides publiques. Rien qu’en 2009, 3 milliards d’euros ont été versés au nom de la crise à Renault comme à PSA.
Soyons clairs : la prime à la casse a servi a rembourser par anticipation le crédit de 3 milliards de l’état afin d’avoir les mains libres pour pouvoir licencier. Que l’on ne parle pas de compétitivité et de coût du travail lorsque l’on constate que Toyota, le constructeur Japonais (qui est loin d’être un philanthrope) prouve que la main d’œuvre française est suffisamment compétitive pour monter à Valenciennes la Yaris et de l’exporter vers les US, pourtant protégé par un dollar faible.
L’expertise Sartorius ; son rapport est sorti de l’ombre et les conclusions de l’expert, mandaté par Montebourg pour éplucher les comptes et la stratégie économique de PSA sont sans surprises. Le rapport avalise de facto la fermeture du site d’Aulnay sous bois et les 8.000 suppressions d’emplois…
Le Ministre « du redressement productif » n’a de cesse de répéter « qu’un rétrécissement de l’ampleur du plan social doit être discuté ». Le rapport Sartorius sort des éléments pour demander des efforts « à tout le monde ». A tout le monde ? On se moque des travailleurs, qui devraient accepter d’être licenciés !
Les salariés n’ont pas à subir les conséquences de la stratégie du capital et notre parti les soutient dans toutes les formes de luttes qu’ils ne manqueront pas de lancer face aux exigences du Medef et du gouvernement à sa solde. Toutes les catégories de salariés ont participé pendant des décennies à l’enrichissement de quelques personnes, dont la famille Peugeot et il n’est pas question qu’ils aillent grossir les rangs des 3 millions de chômeurs officiels français.
Soyons à leurs côtés le 9 octobre lors de la manifestation nationale à Paris pour la défense de l’industrie. Nous serons également avec eux le matin du 9 octobre au Mondial de l’Automobile avec les Goodyear, Valeo, Faurécia, Fralib, etc. pour dire avec les métallos de la filière automobile : « Sans nous pas de bagnoles »