les MÉDECINS généralistes s’opposent au projet de LOI TOURAINE
La grève des médecins généralistes a commencé le 23 décembre 2014 contre le projet de loi de la ministre Touraine. Elle se développe en même temps que la grève des urgentistes. Ce sont toutes les professions de santé qui se mobilisent.
Les généralistes refusent l’alourdissement considérable des taches administratives qui ne cessent de les accabler alors que le tarif de la consultation est bloqué à 23 euros. Le gouvernement entend passer au tiers payant (le malade n’a rien à payer) en reportant sur le médecin traitant la charge du recouvrement auprès des mutuelles (plus de 400). Comme le dit un médecin interrogé par le Monde « les retours de paiement sont une usine à gaz … je suis d’accord pour le tiers payant à une condition : que la sécu me règle mes 23 euros et qu’ensuite elle se fasse rembourser ». Or les coupes dans les dépenses de la sécurité sociale et la suppression d’emplois qui en résulte mettra le travail administratif sur le dos du médecin.
Ils s’opposent également au transferts d’actes médicaux vers certains métiers paramédicaux, les sages-femmes pourront pratiquer les interruptions volontaires de grossesse médicamenteuses, elles vont aussi pouvoir vacciner les bébés et leur entourage, et prescrire des substituts nicotiniques, les pharmaciens qui pourront pratiquer la vaccination. Cette suppression des frontières entre médical et paramédical est motivé par la pénurie de généralistes dans les campagnes et en région parisienne.
La loi Touraine va également renforcer le pouvoir de contrôle des Agences Régionales de Santé pour arriver aux 11 milliards de coupes sur les prestations maladie prévues par le pacte de responsabilité. Les médecins sont déjà ulcérés du contrôle tatillon et des pressions qu’ils subissent pour imposer des génériques ou diminuer les arrêts de travail. Ce qu’ils dénoncent comme « un flicage » devrait encore augmenter.
Ils demandent également une hausse de la consultation de 23 à 25 euros et refusent les mesures qui modifient leur profession pour imposer davantage d’économie sur la santé.