Métallurgie : La course aux profits c’est 170 000 postes supprimés en 10 ans !
C’est une étude de l'UIMM le syndicat patronal de la métallurgie qui l'annonce (le Monde du 22 septembre). Rappelons que la métallurgie va au-delà de l'automobile et de la défunte sidérurgie. Cette branche d'activité industrielle comprend aussi, pour ce qu'il en reste, l'aéronautique, la machine-outil, l’électro-ménager, la navale, l'électronique etc... L'étude confirme que 623 000 emplois (de 1990 à 2010) ont été supprimés dans la métallurgie, soit 31% des effectifs. Il faut bien sûr comptabiliser ceux perdus avant 1990, soit des centaines de milliers d'emplois et également y ajouter les licenciements depuis 2010.
L'IUMM veut donc allonger la liste et prévoit la suppression de 170 000 postes... dans le cas où la crise ne se prolonge pas, autrement ce décompte s'élèverait à 240 000. Ce n'est donc plus une hémorragie mais la disparition d’industries de la métallurgie essentielles pour l'emploi, notre économie et notre indépendance nationale.
Commentant cette étude l'UIMM invoque mille causes dont elle ne serait pas responsable : « désintérêt des salariés, image polluante (?) absence de formation, manque d'investissements etc... » . Le syndicat patronal n'oublie pas bien sûr le manque de compétitivité qui n'est autre que l'exploitation accrue des salariés.
Par contre, pas un mot sur les énormes profits réalisés par les groupes industriels de la métallurgie. Pas un mot sur les dizaines de milliards d’aide de l’état capitaliste (par ex : 5 Milliards pour Peugeot depuis 2009 qui pourtant possède 11 Milliards de fond de réserve). Ce silence n’est pas surprenant, pour poursuivre et accélérer la course aux profits, les patrons de la métallurgie comme ceux de toute l’industrie ont besoin de baisser encore et toujours le « coût du travail » et l’allégeance de l’état pour y parvenir. C’est l'UIMM qui décide de jeter des centaines de milliers de salariés à la rue et c’est le gouvernement qui l’accompagne. Ce n'est pas une fatalité, pour construire une industrie au service du peuple, il faut prendre l’argent là où il est : 210 Milliards de dividendes versés aux actionnaires des multinationales en 2011, 170 Milliards d’exonérations fiscales et sociales la même année, la métallurgie en a bénéficié. Il y a de quoi augmenter les salaires et investir dans l’industrie actuelle et d’avenir. La logique du capitalisme, c’est le profit à tout prix, contre cela il n'y a qu'une issue, la lutte unie, organisée et déterminée pour inverser cette logique et satisfaire les besoins du peuple.