Présidentielle : Les adhérents du PCF choisissent leur candidat – le point de vue de Jean Lévy
Ils ont fixé leur choix « pour qui » mais sait-on « pourquoi » ?
par Jean Lévy
Après des semaines d’appels, de prises de position, de militants et de responsables du PCF contre « le vote forcé », imposé par la direction, en faveur de Jean-Luc Mélenchon, comme candidat à la présidentielle, aujourd'hui, samedi, les adhérents auront tranché.
Les résultats de la consultation seront analysés, à partir des pourcentages obtenus, tant par le « candidat officiel » que par André Chassaigne, son challenger.
Si ce dernier obtient la majorité des suffrages, ce qui n’est guère envisageable du fait de la pression « d’en haut », que subissent base et cadres du parti, l’évènement créera une petite tornade interne au sein du PCF… Et des réactions du président du Parti de gauche...
Mais ensuite ?
Cette interrogation demeure valable dans le cas, le plus probable, où JL Mélenchon obtient le label du PCF pour le représenter.
André Chassaigne se pliera-t-il au verdict, obtenu dans des conditions que ses amis jugent anti-démocratiques, et si non, se présentera-t-il, dans ce cas, en tant que candidat communiste ?
Mais sur quel programme ?
Car telle est la question fondamentale, la vraie question, pour les communistes de cœur, ceux qui restent communistes hors du parti.
L’intérêt n’est pas le nom du candidat, ni même l’étiquette sous laquelle il se présente, PCF ou Front de Gauche, mais sur quelles bases politiques, il solliciterait le vote des Français.
Or, les déclarations du candidat Chassaigne à la candidature, pas plus que celles de ses supporters, n’ont éclairé notre lanterne.
Rien dans ses prises de position qui mette en cause la subordination de la France et des Français à l’oligarchie, via l’Union européenne, qui en est son vecteur.
Rien sur la dépendance de notre pays vis-à-vis de Bruxelles, de l’euro, des directives de sa Commission et de ses instances,
Rien, donc, sur le nécessaire combat pour reconquérir la souveraineté populaire et l’indépendance nationale, sans les lesquelles aucune politique de progrès social n’est possible.
Ignorer cette exigence, faire croire qu’une « majorité de gauche » pourrait rompre avec la politique du Capital, sans rompre les chaînes de subordination qui, aujourd’hui, lient la France à l’Union européenne, c’est mentir à notre peuple, déjà en « cessation de confiance » avec la caste privilégiée qui nous gouverne.
Merkel ou Papandreou, Cameron ou Zapatero, Coelhio ou Socrates, droite ou social-démocratie, tous ont mené ou mènent la même politique, « alternant » les équipes au pouvoir, quand celles-ci sont ont perdu tout crédit dans la population.
Les militants du PCF doivent se poser la question :
Avec qui doivent-ils unir leurs efforts pour changer la France ?
Avec un parti socialiste, qui prône encore « plus d’Europe », avec ceux qui ont voté tous les traités, de Maastricht à Lisbonne, qui ont inscrit le mal qui ronge notre pays au sein de nos institutions ?
Ou avec les Français qui luttent pour recouvrer la souveraineté populaire, pour une République sociale, où le peuple serait – enfin – au pouvoir ?
Les communistes, aujourd’hui, hors du PCF, comme beaucoup qui y sont encore, ont choisi le dur chemin de la lutte de classe et la lutte inséparable pour l’indépendance nationale.
Ensemble, dans la clarté, menons le même combat.
Ensemble, engageons-nous dans la bataille commune.
Comme les Grecs, les Portugais et les Espagnols, à Athènes, à Lisbonne et à Madrid.
J.L.