Un « Pôle ouvrier » avec les Bonnets rouges
Ils ne supportent pas que le rassemblement des Bonnets rouges soit taxé de mouvement de patrons. « Nous sommes des salariés, des chômeurs, des précaires... » Qui veulent se faire entendre.
Ils sont salariés de Gad, Tilly-Sabco, Marine Harvest... Non syndiqués. Hier, à Carhaix, ils ont annoncé la création d'un « Pôle ouvrier » soutenu par le comité pour le maintien de l'emploi en Centre-Bretagne.
« Il faut tordre le cou à cette idée véhiculée depuis plusieurs semaines qui veut faire penser que le mouvement des Bonnets rouges est manipulé par les grands patrons, les extrémistes de droite, les identitaires. C'est avant tout un mouvement de salariés, d'ouvriers, de chômeurs, de précaires, qui ont défilé le 2 novembre dernier à Quimper », martèle Matthieu Guillemot, l'un des responsables du comité créé le 18 octobre dernier, à l'origine des Bonnets rouges.
Le but : « Faire converger toutes les luttes en cours en Centre-Bretagne. Celles des gens qui souffrent. Pour se faire entendre d'une même voix. » Et qui prône « l'interdiction des licenciements et la réquisition des usines ».
« Un mouvement de salariés »
Stéphane Renoux, employé chez Marine Harvest, l'usine de transformation de saumon qui va fermer le 31 mai prochain, confirme : « C'est un mouvement de salariés. » Il ne digère pas la prochaine disparition de la pisciculture de Conval. Et met en cause ceux qui ont négocié les indemnités de licenciement alors qu'il aurait fallu d'abord « se battre pour le maintien de l'emploi ». Avant d'annoncer qu'il appelle « les salariés et ouvriers de Marine Harvest, et uniquement eux », à se mobiliser.
Stéphane Renoux en est même à envisager un voyage en Norvège, où se trouve le siège de Marine Harvest, histoire de « faire pression » et de médiatiser là-bas leur combat. « Pour une réindustrialisation du site. Ce n'est pas infaisable. »
Les instigateurs du « Pôle ouvrier » des Bonnets rouges ont reçu le soutien d'Olivier Le Bras, le délégué Force ouvrière de chez Gad : « Le rassemblement de Quimper le 2 novembre a été un succès populaire. Et non populiste. Le monde ouvrier subit de plein fouet les différents plans sociaux. Et ce n'est pas fini. Il est important de rester unis. Nous n'avons toujours pas été entendus. Il faut continuer ce mouvement pour faire entendre notre voix. J'appelle tous les salariés à venir au rassemblement du 30 novembre. Notre point commun reste l'emploi. »
Source : Facebook