Une éventuelle victoire de François Hollande n’inquiète pas les marchés
F rançois Hollande a découvert le 18 avril les vertus électorales du SMIC. Sauf que ce remède pour les salariés qui souffrent a besoin pour être efficace d'autre chose que du « coup de pouce » que propose le candidat-président socialiste. Pour clore le sujet il annonce qu'élu il évoquera ce problèmes du SMIC dans une rencontre avec les « partenaires sociaux ». Entre le MEDEF, la CFDT et d'autres, pas de quoi être rassuré.
Pourtant un SMIC à 1800 euros nets et l'augmentation des salaires sont aujourd'hui plus que jamais nécessaires à notre pays.
Mais pour Hollande, comme pour ceux qui l'ont précédé depuis 30 ans, il est d'abord urgent de continuer à financer le capital à coup de cadeaux fiscaux ou d'exonérations de cotisations sociales pour prétendument créer des emplois. On voit ce que cela a donné notamment depuis 10 ans avec 700.000 emplois disparus dans l'industrie. Il appelle ce financement du patronat « contrat de génération » et « soutien à l'industrie ». Et devant les prévisions du FMI d’une croissance négative en France, il répète que des efforts vont être nécessaires pour combler la dette dite « publique ». Il en fait même une promesse ! Promesse qui sera tenue, n'en doutons pas, pour répondre aux besoins du capital.
La meilleure preuve est la réaction des « marchés » qui eux, ne s'affolent pas. Comme le déclare un analyste (A. Newton) dans « les Echos » « les investisseurs savent qu'il n'y a pas de différence très marquée entre Nicolas Sarkozy et François Hollande ». Le même ajoute que si « la victoire de Hollande semble acquise par les sondages elle n'est pas encore totalement intégrée par le marché... mais qu'après une réaction épidermique le mouvement ne durera pas ». Plus loin... « Hollande ne pourra pas faire tout ce qu'il a annoncé, il sera obligé de faire des compromis pour aller vers d'avantage d'austérité ». Enfin cette interview se termine par un écho sur « les rumeurs qui font état de Michel Sapin comme ministre des finances ». « Les Echos » ajoutent qu' « il a déjà occupé cette fonction dans les années 1990, ce qui rassure ».
Quant au poids électoral de Mélenchon, Hollande l'a balayé d'un revers en déclarant qu'il ne négocierait pas entre les deux tours et qu'il s'en tiendrait à son programme. Il sait que le slogan « tout sauf Sarkozy », l’attribution de quelques ministères et de quelques sièges de députés feront l'essentiel le 6 mai.
Mais ce que l'élu du jour ne pourra pas négliger c'est le poids des luttes face aux mesures qu'il va devoir prendre pour répondre aux besoins de son mandant, le capital.