« CRISE des MIGRANTS » : le point de vue du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)
Vous lirez, ci-dessous, un extrait d'un entretien avec GEORGES GASTAUD, porte-parole du PRCF, publié par le site : "Initiative Communiste".
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Initiative Communiste : Comment le PRCF regarde-t-il ce que la grande presse appelle « la crise des migrants » ?
Georges GASTAUD: Derrière leur masque compassionnel, l’impérialisme et ses chiens de garde médiatiques battent actuellement de nouveaux records d’hypocrisie et de barbarie.
Prolongeant la politique hyper-agressive de G.W. Bush au Proche-Orient, les forces euro-atlantiques relayées sur place par le fascisant régime turc et par les féodaux saoudiens et qatari ont sciemment déstabilisé la Syrie, quitte à déchaîner contre Damas les pires fanatiques de la planète. Ils avaient déjà réalisé le même forfait de masse en Libye à l’époque de Sarkozy. L’impérialisme français déclinant est en pointe dans cette déstabilisation et il est à noter que le social-impérialiste Fabius (socialiste en paroles, belliciste en pratique) est d’autant plus arrogant contre les peuples de l’Est (Ukraine) et du Sud qu’il est plus veule face à l’impérialisme allemand en phase de revanche historique, sans parler des reptations élyséennes devant l’Oncle Sam et l’OTAN. Engels notait déjà, à propos des rapports entre l’Irlande opprimée et l’Empire britannique, qu’ « un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre » et c’est à la fois par anti-impérialisme et par patriotisme bien compris que nous combattons les entreprises néocoloniales de la France officielle : tout ce qui renforce ce néocolonialisme pseudo-français détruit notre pays car ce sont les mêmes forces sociales – l’oligarchie capitaliste appuyée par les « sarkoblicains » et par le PS pro-Maastricht – qui agressent d’autres peuples et qui démolissent la France issue du CNR : leurs victoires sont des défaites pour le peuple de France et il faut donc lier chaque lutte pour l’emploi et contre l’austérité à la dénonciation des guerres impérialistes, ce que les états-majors syndicaux euro-formatés ne font plus du tout.
En tout cas le résultat de cette stratégie de gouvernance mondiale par le chaos ne se sont pas fait attendre : des millions de Syriens fuient leur pays cassé. L’UE a d’abord traité la question par la barbarie pure et simple : des dizaines de milliers de noyés, surtout africains, en Méditerranée. Sous l’égide de l’impérialisme allemand, qui veut à la fois réinvestir politiquement le terrain proche-oriental et injecter sur son marché du travail des millions de salariés qualifiés prêts aux travaux sous-payés, l’UE feint de vouloir accueillir des millions de malheureux alors même que l’UE comporte des dizaines de millions de chômeurs, de précaires et de travailleurs pauvres. Bien entendu, il faut faire échec aux barbares du parti « républicain » et du FN qui cultivent la xénophobie la plus rance à l’encontre des migrants et des enfants en danger de mort. Mais la véritable ligne internationaliste n’est nullement pour autant de rallier le point de vue hypocrite des Guetta, BHL et autres donneurs de leçons humanistes. La solidarité vraie ne repose pas, contrairement à ceux que propagent l’UE, l’UMP, le PS… et le MEDEF, sur la « libre circulation des hommes, des marchandises, des capitaux et des services » : ça, c’est la « liberté » pour le capital d’exploser toutes les nations constituées, d’organiser les sous-enchères sociales, de précipiter l’usage de l’anglo-américain comme seule langue de travail, de dresser les peuples les uns contre les autres, d’attiser le racisme et les partis d’extrême droite, du FN aux néonazis allemands, du Vlaams Belang cher à la Le Pen aux xénophobes de la Ligue du Nord en Italie. La vraie revendication prolétarienne – et paysanne ! – c’est le droit pour chacun de vivre et de travailler au pays quitte, bien entendu, à co-planifier les échanges internationaux de biens, de ressources techniques et de main-d’œuvre à l’échelle continentale et mondiale : ce qui requiert une toute autre société, le socialisme et le communisme.
Bien entendu, tout travailleur doit être défendu contre l’extrême droite et le racisme d’État au nom de la solidarité de classe et de l’unité du prolétariat résidant sur notre sol : bas les pattes donc, Valls, Sarkozy et Marine Le Pen, à l’encontre des travailleurs immigrés. Mais notre but ne peut pas être de vider la Libye, la Syrie, l’Irak, le Mali, etc. de tous leurs éléments qualifiés pour aider Merkel à détruire les garanties sociales du salariat allemand pendant que l’OTAN livre des pays entiers au chaos. Il faut avant tout accentuer la pression populaire, aujourd’hui honteusement faible suite à l’abandon des positions anti-impérialistes par les états-majors du mouvement ouvrier, pour combattre les guerres impérialistes, mettre au premier plan le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, exiger que les sommes folles investies pour précipiter la Syrie, l’Ukraine, etc. dans la guerre civile, soient récupérées, aux frais des transnationales des armes et du pétrole, pour reconstruire ces pays, permettre à leurs émigrants forcés d’y revenir librement, et pour parallèlement, reconstruire aussi notre pays cassé, fût-ce pour le moment à un degré bien moindre que ne le sont les pays du Sud, de l’Est et du Proche-Orient.
Encore un mot pour dire le dégoût quotidien que nous inspire un Bernard Guetta qui chaque jour sur France-Inter, dénigre le peuple français et exalte « l’Allemagne honneur de l’Europe ». Honte à Guetta, BHL et Cie qui ont semé l’ingérence en Libye et en Syrie et qui maintenant appellent le petit peuple à « accueillir » les migrants alors que les villes riches ne font rien pour accueillir les travailleurs et construire un minimum de logements sociaux ! Rappelons aussi que c’est cette même RFA, unifiée aux dépens de la RDA annexée et des « Ossies » qui a écrasé la Grèce avec le renfort du tartuffe de l’Élysée. Bien sûr qu’il ne faut plus un seul noyé en Méditerranée, mais pour cela, il faut faire payer les profiteurs de la guerre et leurs serviteurs nantis des grands médias, pas les salariés, paysans et chômeurs qui vivent déjà mille difficultés à cause de l’euro-austérité et des ruineuses politiques de guerre pratiquées par l’UE/OTAN !
Bref la compassion vraie passe par l’engagement des vrais internationalistes contre le couple mortel que forment les fauteurs de guerres impérialistes et les défenseurs de l’euro-austérité.
Et bien entendu, cela implique la totale solidarité avec les travailleurs allemands qui mènent des luttes importantes dans la dernière période. Ce n’est pas l’Allemagne progressiste de Lessing, de Beethoven, de Marx, Zetkin, Luxemburg, Liebknecht ou Brecht que nous combattons, au contraire, personne d’autre que les fondateurs du PRCF n’a fait plus en France en 1990/2000 pour défendre les communistes est-allemands persécutés en masse comme nous l’a récemment écrit Margot Honecker dans un message émouvant ; c’est l’impérialisme « allemand » et son compère « français », héritier de Thiers et de Pétain, que nous dénonçons en appelant à reconstituer l’Axe rouge franco-allemand qui existait à l’époque où Thälmann et Thorez combattaient ensemble la montée de l’euro-fascisme !