De la CHINE et de la CGT (une lettre de Jean-Pierre Page)
ON NOUS COMMUNIQUE::
Chers camarades,
La CGT, sans surprise vient de faire une déclaration (lire ci-dessous) au sujet des événements à Hong Kong. Ce n'est pas la première fois qu'elle s'exprime sur ce sujet. Ainsi, déjà en 2014 elle avait apporté un soutien au "Mouvement des parapluies", mouvement politique financé et cornaqué entre autre par les États-Unis et particulièrement par la fondation de Georges Soros apôtre des révolutions de couleurs. En 2016 elle avait récidivé au sujet de l'arrestation de prétendues syndicalistes indépendants en Chine. En 2014 et 2016, je m'étais exprimé sur ces événements, je pourrai faire les mêmes déclarations aujourd'hui.
Les syndicats à Hong Kong mais lesquels ?
La CGT ne le précise pas et pour cause, la principale organisation et de très très loin est pro-Pékin ? Les autres, des syndicats plus ONG qu'autre chose à la représentativité discutable et des ONG tout simplement sont tenus à bout de bras par des organisations aussi peu indépendantes que "Human Right Watch" ou la fondation Soros. Elles bénéficient particulièrement du soutien financier du NED, du Solidarité Center de l’AFL-CIO, des syndicats australiens, de la CSI. En 2015 le NED financé par les multinationales et le département d’état co-dirigé par l’AFL-CIO, les partis républicain et démocrate a versé 3,5 millions de dollars à des organisations sociales et "syndicales" à Hong Kong pour promouvoir les droits de l’homme, l’indépendance syndicale version US et l’économie de marché. C’est sans doute pour cela qu’avec une fausse naïveté la CGT s’étonne que les patrons soutiennent ce mouvement. Hong Kong est d’ailleurs connu pour son milieu des affaires extrêmement corrompu. Que cela affole les entreprises on ne s’en étonnera pas, le sujet est très sensible en Chine et la guerre contre la corruption à tous les niveaux sont des faits indiscutables !
Mais ce qui dérange la CGT au fond c’est que Hong Kong n’est plus une colonie mais est chinoise depuis 1997. Elle oublie délibérément que dans le concept "un pays, 2 systèmes " il y a "un pays" ! Dans ce communiqué de la CGT on persévère sur une vision néocoloniale extrêmement discutable revendiquant pour Hong Kong un statut qui n'est plus le sien de part son retour au sein de la communauté nationale.
Fraternellement,
Jean-Pierre Page
HONG KONG : La CGT soutient les travaileur·euse·s, les organisations syndicales, les ONGs du travail et les étudiants
PUBLIÉ LE 19 JUIN 2019
Depuis quelques jours, Hong Kong est paralysée. Des manifestations exceptionnelles de travaileur·euse·s, d’étudiant·e·s, de lycéen·ne·s, de retraité·e·s et d’immigré·e·s dans la rue, bloquent toute activité économique, sociale ou politique.
Chose rare, ces manifestations ont le soutien des employeurs qui craignent que la nouvelle loi votée soit néfaste au développement de leurs affaires.
Au plus fort de la mobilisation, ces manifestations ont regroupé 2 millions de Hongkongais sur 7 millions d’habitant-e-s, soit 27 % de la population totale.
Hong Kong n’est pas une ville réputée pour ses mouvements sociaux.
Colonie britannique (à partir de 1842) rétrocédée à la Chine en 1997, Hong Kong demeure radicalement différente du reste de la République populaire de Chine.
La loi fondamentale qui détermine son régime politique obéit au principe « un pays, deux systèmes ». Elle permet à Hong Kong de conserver notamment son système légal, sa monnaie, son système politique multipartite, ses équipes sportives internationales, ses lois sur l'immigration. Selon la déclaration sino-britannique commune de 1997, la République populaire de Chine a pris l’engagement de maintenir à Hong Kong une relative autonomie au moins jusqu'à 2047.
Lors des dernières manifestations en 2014, la « révolution des parapluies jaunes », les Hongkongais ont réclamé, en vain, le suffrage universel. Hong Kong n’applique donc pas l’élection au suffrage universel et compte un corps électoral composé de 1200 électeurs dont plus de la moitié a reçu l’aval de Beijing. C’est le cas de la cheffe de l’exécutif, Carrie Lam élue en mars 2017 conformément au souhait et aux consignes de Beijing.
Avec la loi que Carrie Lam cherche à faire voter, un accroc important à la règle appliquée depuis la rétrocession de Hong Kong serait créé. En effet, cette loi donnerait la possibilité d’extrader, vers la Chine, quiconque ayant violé la loi chinoise.
Les conséquences seraient graves pour les travailleurs et les syndicats car la Chine ne reconnait ni le droit de grève ni le droit de créer une organisation syndicale indépendante. Aussi, aucun militant ouvrier ayant participé à une grève pour revendiquer le versement de son salaire ou de meilleures conditions de travail ne pourra trouver d’asile à Hong Kong.
La CGT soutient les organisations syndicales, les ONGs du travail à Hong Kong et les étudiant-e-s dans leur lutte contre la loi d’extradition.
La Chine doit continuer de respecter le principe « un pays, deux systèmes ».
La CGT refuse toute loi d’extradition en direction d’un pays qui n’a pas ratifié les conventions fondamentales de l’OIT N° 29, 87, 98 et 105 ainsi que toutes les conventions en découlant.
Montreuil, le 19 juin 2019
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