L’insupportable déferlante contre la CGT – Par Patrick Le Hyaric
Bonjour à chacune et chacun,
Cette semaine 64% des Français soutenaient le mouvement contre la destruction des retraites. Mais 95% des médias et journalistes soutenaient la propagande gouvernementale.
À chaque période où les citoyens dans leur diversité expriment leur rejet des politiques mises en œuvre ou des projets que les mandataires du capital veulent coûte que coûte faire appliquer, la meute de la bien-pensance se lève et insulte le peuple et les organisations syndicales, particulièrement la CGT. J’ai cette semaine publié un article dénonçant la campagne contre la CGT et son secrétaire général, Philippe Martinez (lire ci-dessous).
Patrick Le Hyaric
La destruction des conquêtes sociales implique de salir les organisations qui les ont portées et défendues. Briser le système de retraite solidaire réclame ainsi de calomnier la CGT qui contribua à le mettre sur pied à la Libération a l’initiative d’un de ses dirigeants devenu ministre, Ambroise Croizat. Telle est la cohérence des attaques et qualificatifs infamants lancés à la tête du salariat organisé.
« Fainéants », « privilégiés », « preneurs d’otage » ; CGT « menaçante » « qui refuse le dialogue », jusqu’à être odieusement comparée à Daesh : pas un jour ne passe sans que les militants de la CGT et son secrétaire général ne fassent l’objet d’injures et de caricatures méprisantes lancées par la Sainte-Alliance médiatico-politique ultralibérale. La palme revenant à Mme Christine Clerc insultant dans un journal régional Philippe Martinez, « admirateur de l’ex-URSS » et coupable d’une « moustache stalinienne ». Voilà qui dit tout de leur mépris de classe, de leur haine de l’ouvrier qui ose se dresser.
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L'insupportable déferlante contre la CGT
La destruction des conquêtes sociales implique de salir les organisations qui les ont portées et défendues. Briser le système de retraite solidaire réclame ainsi de calomnier la CGT qui contri...
Les médias se déchainent
Comme au moment du débat sur le projet de traité constitutionnel européen, les grands médias sont déchaînés. Une cohorte d’éditocrates escortés d’experts en tout genre se relaye sur les télévisions et les radios pour faire avaler une soupe médiatique à base d’un seul légume rance, haineux et mensonger. S'il les écoutait, un martien débarquant dans notre pays ne pourrait pas comprendre les raisons pour lesquelles 64 % de nos concitoyens soutiennent un mouvement social visant à sauver un régime de retraite solidaire et par répartition au lieu d’un système individualisé qui fera que chacune et chacun touchera moins de pension et devra partir plus tard en retraite : 64 ans dans un premier temps, puis jusqu’à 68 ans. J’ai sélectionné ici les angles de traitements de quelques télévisions. Chacun verra qu’aucun ne porte sur le projet gouvernemental lui-même. Lisons ! « Grève, y aura-t-il une trêve à Noël ? » ; « SNCF : les usagers inquiets pour Noël » ; « Retraites : la grève jusqu’à Noël » ; « SNCF : grève ou trêve à Noël » ; « Retraites : la France des râleurs » ; « Pas de train pour Noël : irresponsable ». Il n’y a ici aucun angle de traitement contradictoire, rien sur les raisons de la grève.
Il est intéressant aussi d’écouter les porte-plumes de la réaction qui squattent les plateaux des journées entières. Ainsi ce M. Franz-Olivier Giesbert dans le magazine le Point du 13 décembre parle (encore) ainsi : « le pays est retombé au stade anal de la régression idéologique au point qu’on peut se demander si nous ne sommes pas revenus aujourd’hui au temps du communisme ». Rien que ça ! Il poursuit « dans un pays gavé au misérabilisme victimaire, ce socialisme des imbéciles […] la prime est aux braillards, coucheurs, croquefredouilles, marchands de balivernes. Tous ces gogos du pays, ce qui fait beaucoup de monde, se sont mis en rang derrière la CGT ». Voilà quelqu’un qui aime les travailleurs et le peuple !
Sur la radio publique France Info, c’est M. Marc Fauvelle qui se préoccupe (enfin) des plus démunis en ces termes : « Cette grève parfois elle pénalise les plus fragiles, ceux qui n’ont pas forcément de voiture pour aller travailler, ceux qui habitent loin des centres-ville, parfois en très grande banlieue » dit-il le 9 décembre. Et puis, il y a l’argument d’autorité : Les autres pays l’ont fait ! Alors s’écrie le 6 décembre Mme Sandra Gandoin sur BFM « Elle est passée, cette réforme, dans les autres pays d’Europe, comment ça se fait que nous, on n’arrive pas à la faire passer ? » Justement Madame ! L’expérience des autres pays montre que la vie s’est aggravée là où cette contre-réforme inspirée des puissances financières et de la Commission de Bruxelles a été mise en œuvre. L’Humanité en a donné de multiples exemples dont le cas de l’Allemagne jeudi dernier.