À propos du documentaire GOULAG une histoire soviétique
(A propos du documentaire d’ARTE, Goulag, une histoire soviétique, de P. Rotman, N. Werth et F. Aymé, février 2020)
Nous avons visionné les près de trois heures du documentaire d’Arte à propos du Goulag, avant tout parce que les communistes ne doivent pas se voiler la face. Ce récit ne porte pas sur un pays lointain mais sur ce qui fut longtemps la seconde patrie de tout progressiste et antifasciste conséquent, l’URSS. Ce pays, né du refus de la boucherie impérialiste, premier pays socialiste de l’histoire puis principal vainqueur de Hitler, a lancé le signal de la révolte pour tant de peuples colonisés, a mis fin à la barbarie nazie, mais a aussi connu ses pages bien sombres et des formes d’organisation sociales inconsciemment issues de siècles d’oppression capitaliste : et cela d’autant plus que l’encerclement capitaliste en longue durée de l’URSS, puis du camp socialiste, n’a pas permis ce « dépérissement de l’Etat » qu’envisageaient les classiques du marxisme (la dictature initiale du prolétariat s’effaçant peu à peu devant l’autogestion sociale d’ensemble propre au communisme achevé) ; cet encerclement a au contraire nécessité un renforcement de l’appareil d’Etat chargé d’assumer de manière hypercentralisée un développement industriel à marche forcée et un renforcement prioritaire des capacités militaires indispensables face au fascisme (presque toute l’Europe occidentale, mais aussi le Japon sur le flanc Est de l’URSS), puis à la menace américaine, ouverte à Hiroshima, d’une extermination nucléaire de l’URSS, voire de l’humanité tout entière (le « plutôt morts que rouges » des réactionnaires occidentaux ne concernait pas que l’URSS et prenait en otage toute l’humanité).
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