Les applaudissements à 20h ont disparu, tout comme la reconnaissance de l’État pour le PERSONNEL SOIGNANT
Par Marie Garcin
Soignante d'un centre hospitalier de l'Ain
Alors que la vie a repris son cours presque normal, que le fléau du Covid-19 disparaît progressivement de nos consciences et fort heureusement de nos chairs, et que les portes de nos CHU et Ehpad s’ouvrent à nouveau, ce qui était redouté se produit : la reconnaissance de l’État, passée l’émotion de tout un pays, s’évanouit.
Ne pas oublier les soignants
Rappelez-vous quand chaque soir, vous vous rassembliez pour nous applaudir à 20h pour nous manifester votre soutien au titre de notre effort de guerre. Vous célébriez notre bravoure à panser inlassablement vos plaies et répondre à vos craintes. Le président de la République nous réserva même lors de ses allocutions solennelles quelques belles tirades pour nous remercier, nous les soignants, vos "héros en blouse blanche". Vos héros d’une drôle de guerre en temps de paix, sans armes pour combattre ni général pour nous guider dans le brouillard de l’incertitude. Bien que l’accalmie qui suit le combat intense soit revenue, que l’espoir renaisse et que nos cafés se remplissent avec cette légèreté si caractéristique de notre façon de vivre, il ne faut pas rester sourd et aveugle à cette colère des soignants qui elle augmente, gronde, rugit et risque de s’intensifier.
Le mobile ? Le caractère profondément inégal du versement de cette prime exceptionnelle aux soignants précisée le 15 mai dernier. Selon les départements, les personnels de santé vont percevoir une prime d’un montant de 500 ou de 1.500 euros, sur le fondement d’une classification élaborée de manière arbitraire par l’administration d’État.
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