ITALIE : avec les néo-fascistes au pouvoir, un virage à la hongroise ou un tournant à la Thatcher ? - Par Jean LÉVY
L'Italie va-t-elle succomber à la «la tentation de l'extrême-droite », pour reprendre le titre du « Monde » , quotidien qui ne semble pas effarouché par l'accession des néo-fascistes au pouvoir à Rome.
Y aurait-il une « bonne extrême droite » en Europe à l'opposé du Rassemblement National de Marine Le Pen ou du régime de Victor Orban en Hongrie ?
Serait-il le cas avec le parti « Fratelli d'Italia », qui célèbre le culte de Benito Mussolini ?
Giorgia Meloni, sa tête d'affiche, tient à rassurer les européistes : elle ne mettra pas en cause l'appartenance de l'Italie à l'UE et poursuivra la politique de celle-ci. Ne dit-on pas qu'elle conservera dans son cabinet l'actuel ministre des Finances, l’homme de confiance de Mario Draghi, lui-même ancien vice-président pour l'Europe de Goldman Sachs, l'homme de Bruxelles, qui présidait le gouvernement renversé ! ...
Alors, pour quoi et pour qui milite Giorgia Meloni ?
Clairement, celle-ci veut imposer aux couches populaires un programme de régression sociale à la Thatcher. C'est pourquoi les dirigeants du patronat italien soutiennent la fidèle de l'ancien duce.
Le capital financier, qui s'exprime de la même manière au nord comme au sud de l’Europe, veut faire payer aux peuples le coût de la crise économique, que son système engendre. Et pousse à la radicalisation des mesures qu'il préconise. La domination de l'Union européenne sur les peuples s'effectue aujourd'hui grâce à la social-démocratie, au nom d'une société dite "ouverte et progressiste".
C'en est trop pour des grands patrons, qui veulent directement exercer le pouvoir afin d'effacer tout ce qui reste encore des avancées sociales gagnés par les luttes populaires.
JEAN LÉVY