Comment La France et les Français peuvent retrouver espoir d'un lendemain qui chante... - Par Jean LÉVY
Les sondages font florès en France. Une large part d'entre eux sont sensés décrypter les choix politiques des citoyens dans un moment donné. Et, selon leurs réponses, les commentateurs dressent un tableau chiffré de l'audience que recueillent les familles politiques, du moins celles jugées les plus représentatives de notre pays.
Quand on sait que les partis traditionnels, qu'ils se situent à droite, à gauche ou dans les extrêmes de l'échiquier, sont massivement abandonnés par les citoyens, que ce qui reste de leurs structures militantes est inexistante, les sondages, instruments jugés soi-disant scientifiques de mesure de l'opinion publique, ne sont qu'instruments de manipulations de celle-ci.
Le seul but des sondages n'est pas de « mesurer » les choix politiques de nos concitoyens, mais de les influencer, de peser sur leurs choix dans la perspective d'un vote utile en faveur des forces dirigeantes de notre société.
Et que signifie le résultat des sondages politiques aujourd'hui, quand on sait l'importance de l'abstention, et des bulletins blancs, lors des consultations politiques : jusqu'à 40%, voire plus. Et que ces manifestations de retrait sont essentiellement le fait des couches populaires, des plus pauvres, qui ne se retrouvent plus dans le jeu politique mené depuis plusieurs décennies dans notre pays.
La population qui votait, jusqu'aux années 80, pour des candidats annonçant le changement, et des conquêtes sociales durables, ont pratiqué de fait la même politique menée par la droite classique.
L'espoir mis en Mitterrand, puis en Jospin et la « gauche plurielle », s'est mué en colère et en désintérêt croissant pour la chose publique.
Souvenez-vous « Mon ennemi, c'est la finance ! » de François Hollande, alors que celui-ci recevait secrètement six patrons français et six patrons allemands pour se faire dicter sa feuille de route, dont on connaît les aboutissants.
Le peuple, dégoûté, s'est retiré de la politique.
Et même, songez-y bien, la « vague lepéniste » elle-même, avec ses 30% des électeurs votants, fait illusion, car elle ne représente que moins de 20% des électeurs inscrits.
Ce bilan de la France d'aujourd'hui s'explique essentiellement, parce que les vrais problèmes ne sont abordés que par d'infimes minorités.
En effet, toutes les forces politiques représentées au Parlement soutiennent, ou ne mettent pas en cause nettement, la politique européenne. Celle du pouvoir d'une nouvelle aristocratie, l'oligarchie financière, qui dicte ses lois - les fameuses « directives de Bruxelles » - à tous les Parlements.
Comment, dans ces conditions, pouvoir appliquer une politique contraire sans mettre un terme à notre alignement ?
Pour réconcilier les Français et la politique et envisager une libération sociale, une seule solution : il faut que la France retrouve son indépendance et sa souveraine, seule alors peut être envisagé la construction d'une République sociale, libérée de l'emprise du Capital.
JEAN LÉVY