ÇA BOUGE EN AFRIQUE - Aujourd'hui, au Niger, la France menace ! Les commentaires de Jean LÉVY
(…) Paris a conclu en assurant « soutenir toutes les initiatives régionales » en vue de restaurer l'ordre et le retour du président élu, Mohamed Bazoum.
Des milliers de personnes hostiles à la France ont manifesté devant l'ambassade installée à Niamey, avant d'être dispersées par des gaz lacrymogènes.
L'Élysée a promis une réplique « immédiate et intraitable » en cas d'atteinte aux intérêts français.
La Cédéao, communauté des États d'Afrique de l'Ouest, fixe un ultimatum aux putschistes.
Des milliers de personnes ont manifesté ce dimanche 30 juillet devant l'ambassade de France à Niamey, tandis que le Niger vacille depuis mercredi 26 juillet et le coup d'État militaire contre le président Mohamed Bazoum.
Alors que de nombreux soutiens aux putschistes se sont réunis dans la capitale après un appel lancé par le mouvement de société civile M-62, certains ont tenu à se rendre ensuite devant la représentation diplomatique française. Ils ont été dispersés par des tirs grenades lacrymogènes.
Les ex-colonies françaises de l'Afrique Occidentale s'émancipent, les unes après les autres, de la tutelle que des pouvoirs corrompus poursuivaient en faveur exclusive des intérêts des grandes sociétés françaises.
Le Niger et son peuple ont rejoint, dans leur lutte émancipatrice, l'exemple du Mali et du Burkina Faso. Et cela ne plait pas du tout à Emmanuel Macron, qui représente justement ces intérêts menacés.
D'où la menace d'intervention des autorités françaises pour contrer le processus en cours. Et, inquiétude pour Paris de perdre , entre autres richesses, l'uranium, fort présent dans ces régions, et indispensable à nos centrales nucléaires.
Au lieu de traiter avec le nouveau pouvoir, qui se met en place à Niamey, entre États souverains, un traité commercial gagnant-gagnant, Paris menace et Macron se coiffe du casque colonial.
Il faut agir dans l'urgence contre cette nouvelle aventure guerrière contre le Niger que semble préparer l'Élysée.
Car après la reconquête du pouvoir à Niamey, chemin faisant, c'est le Mali et le Burkina Faso qui seraient les prochaines cibles e l'impérialisme français.
Hors, dans ces États, soutenus par la population, de nouveaux leaders émergent en Afrique. Prenez espoir en écoutant Ibrahim Traoré (voir la vidéo ci-dessous) , qui annonce qu'il met ses pas dans ceux de Thomas Sankara, le président du Burkina fut, pour les mêmes causes, assassiné par la France.
L'enjeu est là !
JEAN LÉVY