Comment L'EMPIRE perçoit-il son tribut? (2/2) – Par Gilles Questiaux
Lien à l'article précédent 1/2 : Comment l'Empire perçoit--il le tribut qu'il exige du reste du monde?
Nous vivons dans un empire, mais un empire sans empereur, comme l’était l’empire de la République romaine avant Jules César, qui est le modèle politique - inadéquat- qui fut choisi et détourné par les révolutions bourgeoises française et américaine à la fin du XVIIIème siècle.
Alors qui commande ? Où gît la « gouvernance » ? Les groupes dirigeants coalisés, disparates ou même antagoniques qui mènent la danse forment une longue liste qu’il est inutile d’énumérer, tout le monde les connaît ! Mais les idées conscientes, les arguments formulés dans les débats contradictoires de la politique-spectacle et les objectifs assumés dans cette couche dirigeante mondiale sont seconds, et secondaires, par rapport aux effets de l’infrastructure économique.
L’Empire fonctionne en effet principalement par l’inertie du mode de production, sans que ses "élites" n’aient véritablement besoin de se faire une idée cohérente et cynique de leurs besoins – à l’exception dans une certaine mesure du courant néo-conservateur et belliciste, qui est composé de « marxistes inversés » - des intellectuels conservateurs influencés par le trotskysme, dont ils retournent les concepts dans le sens de l’intérêt du capital. Le monde capitaliste peut donc être gouverné par des gens qui ne le comprennent pas, et qui ne comprennent pas ce qu’ils font véritablement. Ils peuvent continuer à se promener nus, sans que personne ne s'étonne, en parlant du « droit d’Israël à se défendre », de la guerre en Ukraine comme « une invasion russe non-provoquée », et à présenter toutes leurs interventions dans le Sud (à Haïti, pour prendre l’exemple le plus cynique) comme une aide désintéressée et une responsabilité de protéger des populations mal gouvernées ou tyrannisées par des barbares locaux.
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