Elle veut interdire les missiles US en ALLEMAGNE ! En Thuringe, Sahra Wagenknecht fait turbuler le système !
Allemagne. En Thuringe, la CDU fait face aux demandes extravagantes de Sahra Wagenknecht
Pour éviter l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite dans cette région, la droite négocie avec la gauche radicale pour former une coalition. Or, celle-ci demande carrément l’engagement d’interdire les missiles américains à moyenne portée en Allemagne.
« Carrément absurde. » Torsten Frei, le numéro 2 de la CDU au Bundestag, a pourtant l’habitude de négocier. Il dénonçait ainsi lundi 21 octobre les exigences de la patronne du parti BSW, Sahra Wagenknecht, concernant un potentiel accord de coalition dans la région de Thuringe.
Déjà que les Conservateurs n’ont pas l’habitude de négocier avec ce parti populiste, de gauche radical sur l’économie mais anti-migrants dans le même temps. Ils y sont pourtant obligés après les élections du 1er septembre dans ce Land situé dans l’ex-RDA.
L’AfD (Alternative pour l’Allemagne, extrême droite) y avait remporté pour la première fois un scrutin régional avec 32,8 % des voix. Les conservateurs de la CDU n’ont obtenu que 24,5 %. Le tout nouveau parti populiste BSW, fondé au début de l’année par Sahra Wagenknecht, avait décroché la troisième place avec 15,8 %. Pour éviter l’extrême droite au pouvoir, le deuxième et le troisième doivent s’entendre, ainsi qu’avec les sociaux-démocrates du SPD.
Interdire les missiles américains en Allemagne
Comme au niveau fédéral en Allemagne, les négociations entre les partis se font sur la base d’un contrat. Or, le parti de Sahra Wagenknecht veut inscrire dans le marbre des exigences qui dépassent le simple cadre régional. Le BSW demande notamment d’inclure le rejet de la présence de tout missile américain à moyenne portée en Allemagne dans le préambule de l’accord.
Une demande impossible à satisfaire pour la CDU qui ne veut pas se lier les mains pour le futur, notamment en cas de retour au pouvoir en 2025, comme le laissent le présager les sondages. De plus, la droite allemande a toujours été favorable aux Américains. Ce qui n’est pas le cas de l’ex-pasionaria de la gauche radicale Sahra Wagenknecht, biberonnée à l’idéologie soviétique quand la RDA existait encore. Depuis un an, elle soutient une ligne anti-Otan et demande des négociations de paix en Ukraine qui seraient très favorables à la Russie.
La Thuringe constitue un véritable test politique aussi pour Sahra Wagenknecht qui n’a jamais été au pouvoir, même au niveau régional. Elle a donc la tentation de montrer à ses électeurs qu’elle pèse suffisamment pour influencer la politique allemande sans compromis. Mais elle risque aussi en étant intransigeante de se faire classer comme infréquentable par les autres partis de gouvernement.
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