Défaite de la droite aux municipales
« Il ne faut pas tout mélanger », « scrutin purement local », la droite sarkozyste essaie de minimiser de façon grossière le désaveu confirmé par le deuxième tour des municipales et des cantonales. Pourtant, des membres du gouvernement, Darcos, Rama Yade, Albanel et Lagarde, des figures emblématiques du sarkozysme de combat, comme Mothron à Argenteuil, ont été battues. Mais la leçon tirée par Fillon de cet échec politique, c’est : « on continue et on approfondit les réformes ».
L’abstention est restée très élevée dans les milieux populaires et dans de très nombreux cas, les résultats ont été très serrés.
La droite conserve des villes importantes, notamment Marseille. Elle résiste à Paris.
Le PS profite largement du rejet de la droite. C’est une victoire « par défaut » qui doit être relativisée par le niveau élevé de l’abstention.
La volonté de ses représentants locaux d’écarter le PCF de plusieurs villes de la banlieue parisienne n’a que partiellement réussi. La direction nationale du PS a mollement condamné ces putschs mais se félicite d’être à la tête de la majorité des cantons.
Quant à la victoire de Voynet, à Montreuil (93), elle est le résultat à la fois de la non-mobilisation de l’électorat populaire en faveur du maire sortant, apparenté PCF, et du soutien d’une partie de la droite animée d’un anticommunisme viscéral.
Une grande confusion a régné quant aux alliances pour ce deuxième tour. Les alliances à géométrie variable du Modem ont servi les listes qu’il a soutenues, sans qu’il n’en profite lui-même. Ces alliances présentées sous l’angle du pragmatisme contribuent, tout comme l’ouverture sarkozyste, à créer la confusion et à gommer les différences politiques.
Pour les forces qui combattent la politique néolibérale, sécuritaire, au service des riches et des possédants, la bataille politique de ces municipales a mis en lumière la nécessité de travailler à la construction d’un front de résistance politique et sociale, capable d’ouvrir une perspective de rupture avec la politique réactionnaire et dangereuse du gouvernement Sarkozy.
Dans la grande majorité des situations, ces forces ont appelé à battre la droite et ont contribué à sa défaite. Notre Parti peut légitimement revendiquer sa part dans cette victoire politique.
Face aux nouvelles majorités municipales, elles doivent se battre avec les habitants des quartiers populaires pour imposer les exigences concrètes, notamment en matière de logement social, de lutte contre la précarité, de défense des services publics (santé, transports, crèches, culture, loisirs etc.)
Nous sommes prévenus : le gouvernement Sarkozy entend poursuivre sa politique de recul social, de criminalisation de toute contestation, d’apologie des valeurs réactionnaires. Il faut que la résistance qui s’est exprimée lors de cette campagne électorale se traduise en actions, dans la rue, les entreprises, les écoles, les facs et les quartiers.
Paris, 17 mars 2008
PARTI COMMUNISTE des OUVRIERS de FRANCE