BURKINA FASO : les dernières informations (de notre crorrespondant particulier)
Dernières informations reçues de Ouagadougou:
La situation est loin d'être stabilisée. Le couvre feu est instauré de 18h à 10h de la matinée. Dans toutes les villes de province, les députés qui s'étaient montrés zélés dans leur soutien au régime et au tripatouillage constitutionnel voient leurs domiciles saccagés ou incendiés. Il en va de même pour les ministres et autres pontes du pouvoir à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Leurs domiciles sont identifiés puis saccagés ou incendiés. Beaucoup se cachent. Il est 23h et la population attend incessamment une déclaration soit du chef d'Etat major ou du sieur Compaoré lui même dont la démission est exigée par l'opposition et les manifestants. Des milliers de jeunes qui veulent en finir avec ce régime néocolonial françafricain en état de décomposition finale, promettent de défier le couvre-feu. Ils ne veulent pas s'arrêter en chemin, vu les sacrifices consentis. Cependant, la question de la perspective politique se pose quand on sait l'opposition hétérogène et idéologiquement divergent entre libéraux, sankaristes et radicaux communistes. A suivre donc en laissant de côté les sornettes genre Printemps noir!
Mes sources à cette heure parlent de plus de 30 morts et des centaines de blessés. A Yalgado, l'hôpital central de Ouagadougou, tout le personnel a été rappelé au travail depuis ce midi.
L'armée nationale fraternise avec les manifestants. Seule la garde présidentielle reste sur la réserve. Le régime aurait sollicité l'intervention des unités basées dans les provinces; mais ces dernières ont refusé de bouger. Aussi le morts déplorés seraient le fait d'éléments togolais et ivoiriens infiltrés pour assurer la sécurité présidentielle et de certaines personnalités.
07Il faut s'attendre à des tensions demain et dans les jours qui viennent.
Jeudi 30 octobre 2014 - 23 h 12 - De notre correspondant particulier P.H.