Il y a 105 ans : le 31 juillet 1914 JAURÈS est assassiné, et dès le lendemain les dirigeants et députés socialistes votent les crédits de guerre dans « l'Union sacrée »
Lu sur le blog CanempechepasNicolas:
Jusqu'en juillet 1914...
Jaurès défend la Paix jusqu'au dernier souffle...
Manifeste socialiste SFIO
« Citoyens,
L’anarchie fondamentale du système social, les compétitions des groupes capitalistes, les convoitises coloniales, les intrigues et les violences de l’impérialisme, la politique des rapines des uns, la politique d’orgueil et de prestige des autres, ont créé depuis dix ans dans toute l’Europe une tension permanente, un risque constant et croissant de guerre (...).
Contre la politique de violence, contre les méthodes de brutalité qui peuvent à tout instant déchaîner sur l’Europe une catastrophe sans précédent, les prolétaires de tous les pays se lèvent et protestent. Ils signifient leur horreur de la guerre et leur volonté de la prévenir. Les socialistes, les travailleurs de France, font appel au pays tout entier pour qu’il contribue de toutes ses forces au maintien de la paix (...).
Ce qu’ils demandent au gouvernement français, c’est de s’employer à faire prévaloir une politique de médiation rendue plus facile par l’empressement de la Serbie à accorder une grande partie des demandes de l’Autriche. Ce qu’ils lui demandent, c’est d’agir sur son alliée, la Russie, afin qu’elle ne soit pas entraînée à chercher dans la défense des intérêts slaves un prétexte à opérations agressives. Leur effort correspond ainsi à celui des socialistes allemands demandant à l’Allemagne d’exercer auprès de l’Autriche, son alliée, une action modératrice (...).
A bas la guerre
Vive la République sociale ! Vive le socialisme international ! »
Manifeste du comité directeur de la SFIO, 28 juillet 1914...
...Mais le 31 juillet 1914, il y a donc plus d'un siècle...
C'est la guerre !
Et les députés socialistes votent, unanimes , les crédits de guerre, et se vautrent dans l'Union sacrée...
Jules Guesde et Marcel Sembat deviennent ministres des gouvernements de guerre..
Et dans "l'Humanité" du 28 août 1914, la SFIO s'explique (extraits):
"C'est à la suite d'une délibération régulière, c'est par une décision mûrement pesée que le Parti socialiste a autorisé deux de ses membres, nos amis Jules Guesde et Marcel Sembat, à entrer dans le nouveau gouvernement, et qu'il a fait d'eux ses délégués à la Défense nationale.
Tous les représentants du groupe socialiste au Parlement, de la Commission administrative permanente, du Conseil d'administration de l'Humanité ont été d'accord pour assumer avec eux les graves responsabilités qu'ils consentaient à partager.(...)
C'est de l'avenir de la nation, c'est de la vie de la France qu'il s'agit aujourd'hui. La Parti n'a pas hésité. (...)
Il faut que l'unité nationale, dont la révélation renouvelée réconfortait les cœurs au début de la guerre, manifeste toute sa puissance.
Il faut que dans un de ces élans d'héroïsme qui se sont, à de pareilles heures, toujours répétés dans notre histoire, la nation entière se lève pour la défense de son sol et de sa liberté.
Le chef du gouvernement a pensé que pour entraîner la nation, pour l'organiser, pour la soutenir dans une lutte qui sera et qui doit être acharnée, il avait besoin du concours de tous, et plus particulièrement peut-être de ceux qui redoutent, pour l'émancipation prolétarienne et humaine, l'oppression accablante du despotisme. Il savait qu'à toutes les heures graves, en 1793 comme en 1870, c'était en ces hommes, en ces socialistes, en ces révolutionnaires, que la nation mettait sa confiance.(...)
Spontanément, sans attendre d'autre manifestation de la volonté populaire, il a fait appel à notre Parti. Notre Parti a répondu : Présent ! (...)
Nous luttons pour que le monde, affranchi de l'oppression étouffante de l'impérialisme et des atrocités de la guerre, jouisse enfin de la Paix dans le respect des droits de tous.(...)"