Jeudi noir pour Georges Ibrahim Abdallah : il reste en prison !
La décision est tombée le 4 avril 2013 alors qu’elle était attendue pour le 11 avril : les juges de la Cour de Cassation de la République Française ont décidé d’annuler les attendus des précédents jugements et de casser toutes les ordonnances prises en faveur de la libération du plus ancien prisonnier politique en Europe, Georges Ibrahim Abdallah.
Dans ces attendus, on sent bien que les juges de la Cour de Cassation n’ont pas été libres de leur décision afin de ne pas aller à l’encontre de l’Etat français et notamment de son Ministre de l’Intérieur qui détenait la clef de la sortie de prison de Georges Abdallah, libanais, communiste et emprisonné depuis 1984, en signant un avis d’expulsion du territoire.
Cela veut bien dire que la Justice de ce pays, pour qui y croyait encore, est sous influence des intérêts géopolitiques manipulés par les USA et son valet sioniste. Il est clair que la Cour de Cassation s’est fourvoyée dans les méandres de la politique politicienne influencée par la Chancellerie, donc de Christine Taubira, en refusant d’écouter Yves Bonnet, l’ancien directeur des services secrets français, qui demande depuis des mois à être entendu par la justice sur le dossier Abdallah afin d’éclaircir une situation que lui-même considère comme intolérable.
Pour nous, les soutiens de Georges Abdallah, c’est un coup de massue et une lueur d’espoir qui s’éteint alors que la libération de Georges Ibrahim Abdallah semblait acquise après 10 années de procédures. Mais la lutte continuera jusqu’à la libération de Georges.
Pour les soutiens au Liban, il suffit de lire leur déclaration : « La décision des autorités françaises de ne pas libérer Georges Abdallah ne nous choque pas ! ...Nous, les militants anti-impérialistes, sommes habitués à cette tyrannie : que la bourgeoisie écrase ses propres valeurs et sa propre justice. Rien de nouveau ... ! Nous ne laisserons plus aucun drapeau français flotter sur le sol libanais. Fermeture de toutes les organisations françaises au Liban ! »
On peut très bien se demander « pourquoi le 4 avril au lieu du 11 avril ? ».
1) Cette décision est tombée la veille d’un procès au TGI de Paris (le 5 avril 2013) contre un militant soutien à Georges Abdallah pour « organisation d’un rassemblement non déclaré ». Le 19 janvier, un rassemblement, comme il en existe depuis des années, en soutien à Georges Ibrahim Abdallah près du Ministère de l’Intérieur, s’est terminé par l’arrestation de 44 militants dont un, celui qui sera aujourd’hui jugé, a été victime d’une garde à vue qui a duré 18 heures.
2) Georges Abdallah, après plusieurs Maires et personnalités, vient de recevoir le soutien d’Angela Davis et devrait dans les jours qui arrivent, recevoir le soutien de Nelson Mandela. Deux personnalités mondialement connues qui ont marqué l’histoire du combat contre l’injustice et la répression politique, qui apportent le soutien à Georges Abdallah maintenu depuis bientôt 30 ans dans le pays « « des droits de l’homme » » pour des raisons politiques, il fallait faire vite pour dire que la Justice est indépendante et que le gouvernement n’y peut rien quant aux décisions qu’elle prend.
Depuis quelques jours, après que se soient dévoilées les visées impérialistes et néocolonialistes de la France, se dévoilent les liens entre les autorités politiques de la « gauche française » et la grande finance internationale dirigée par les USA, mais aussi les liens (que certains croyaient rompus depuis 1945) entre cette gauche social « libérale » démocrate et l’extrême-droite. Dans les années 30 en Allemagne, le camp progressiste n’avait pas su lutter avec la force nécessaire contre la montée du nazisme, croyant fermement que la justice aurait été de son côté pour les protéger de ce mal. Les progressistes ont compris trop tard, bilan 50 millions de morts.
Le 5 avril 2013
Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest du Pas de Calais
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