La Commission EUROPÉENNE autorise le gouvernement grec à vendre des produits périmés en GRÈCE !
Article JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
La nouvelle est passée quelque peu inaperçue en fin d'année dernière, l'occasion de la rappeler. Elle dépasse les limites de l'horreur en Grèce, pays où depuis le début de la saignée orchestrée par l'UE et le FMI prolifèrent les maladies que l'on pensait éradiquées en Europe.
Vendre des produits périmés dans les super-marchés : c'est légal en Grèce depuis le 1er septembre 2013, alors qu'a été modifié en ce sens le code de réglementation de la grande distribution, ce que révélait le site EurActiv dès l'été dernier.
Pour le gouvernement grec, c'est la solution miracle : de quoi casser les prix, doper les ventes des commerçants, relancer la consommation … quitte à jouer avec la santé et la vie des Grecs.
Cette mesure a suscité l'indignation de la population. Le gouvernement a tenu à rassurer la population, attention, les produits seront étiquetés et devront être à tarif réduit. Les Grecs auront-ils une réduction à l'hôpital ou à la morgue, après avoir ingurgité de telles insanités ?
Les responsables de la Comission européenne à la Santé et à la Sécurité donnent leur feu vert !
Surtout, le gouvernement a tenu à faire savoir que « ce nouveau code est tout simplement plus conforme à la réglementation de l'Union européenne », de la bouche du vice-ministre grec au développement, Athanasios Skordas.
En effet, le gouvernement a garanti qu'il avait consulté divers responsables de la Commission à la santé et à la sécurité qui leur ont donné leur feu vert, confirmant que cette mesure ne rentrait pas en contradiction avec la législation communautaire (sic).
On se souvient du scandale touchant l'Agence de sécurité alimentaire européenne, la majorité des « experts » étant liés aux grandes entreprises de l'agro-alimentaire, dans des situations de conflit d'intérêt ouvert ou latent.
« Le gouvernement ne fait que créer des présentoirs de super-marchés pour les pauvres »
L'Association des consommateurs grecs, Paremvasia, a dénoncé le fait que « les prix sont élévés. Nous voulons les diminuer, surtout pour les denrées alimentaires, mais pas comme ça ».
En effet, dans la seule année 2012, le prix du sucre a augmenté de 15 %, celui des œufs de 7 %.
Selon Paremvasia, il s'agit de créer un système à deux vitesses, dont les pauvres – de plus en plus nombreux – seront les victimes : « le gouvernement ne fait que créer des présentoirs de supermarchés destinés aux pauvres ».
De quoi alimenter le désastre humanitaire et sanitaire en Grèce. Dans un pays où désormais 30 % de la population est privée de couverture médicale, les maladies et les troubles psychologiques atteignent des proportions inédites.
De quoi alimenter le désastre humanitaire en Grèce
Les hôpitaux publics, privés de médicaments, ayant perdu 35 000 infirmières, docteurs, travailleurs de la santé depuis 2008, sont débordés, incapables de traiter ces malades. C'est les cliniques privées hors de prix qui en profitent, elles ont vu leur fréquentation augmenter de 25 % depuis 2008.
Traitement des cancers, accompagnement des accouchements, suivi des troubles psychologiques : ces opérations lourdes, coûteuses mais vitales sont les premières à subir les coupes de plus de 40 % du budget consacré à la santé depuis 2008.
Les conséquences chiffrées sont effrayantes : hausse du taux de mortalité infantile de 40 %, le nombre de dépressions a doublé, les suicides ont augmenté de 45 %, celui du nombre d'infectés du SIDA a été multiplié par trois.
Des maladies que l'on croyaient éradiquées ressurgissent, de la malaria au virus du nil occidental.
La lutte contre la faim redevient une question vitale en Grèce. Nous avions révélé en octobre dernier que les deux-tiers des enfants grecs vont à l'école la faim au ventre dépassant les chiffres constatés au Mozambique ou au Zimbabwe !
Dans certains quartiers populaires d'Athènes, le nombre de personnes qui dépendent de la banque alimentaire et des soupes populaires dépasse désormais les 90 %, alertent les associations de terrain dans un article repris par le journal britannique The Guardian en août dernier.
Face à ce désastre humanitaire, au cœur de l'Europe, le gouvernement grec et la Commission européenne n'ont qu'une chose à proposer : déprécier la valeur des marchandises, déprécier la valeur des vies humaines. Détruire les produits, détruire les vies.
Socialisme ou barbarie, l'alternative posée par Rosa Luxembourg est toujours actuelle. Il est temps de changer de système économique : rompre avec le capitalisme, rompre avec l'UE du capital, c'est urgent !