Le bouquet
La frénétique danse du ventre à laquelle s’adonne le président sortant pour séduire le FN, présente au moins un intérêt. En pointant pour les encenser les thèmes qui font vibrer les lepénistes, Nicolas Sarkozy donne à voir sous lumière crue de quel bois se chauffe l’extrême droite et la teneur de son projet.
Le candidat de l’UMP ne lui fait pas guili-guili en chantant les louanges de la justice sociale, de la taxation des riches ou de la maîtrise des stratégies bancaires. De ces enjeux là, si la candidate du FN en traite dans sa propagande électorale; c’est uniquement pour faire barrage à la gauche de transformations sociales en abusant les gogos. Elle n’a nullement l’intention de s’en servir pour autre chose ! Ses véritables objectifs sont du côté de la division des travailleurs entre «Français et immigrés», entre salariés du «public et du privé», du côté de la xénophobie et du racisme anti-arabe, de l’ordre moral et de la répression avant toute chose. Le FN roule pour le système capitaliste et ses traditions idéologiques les plus opposées aux valeurs humanistes. C’est dans cette couche souillée que Nicolas Sarkozy et toute une partie de la droite préparent leurs noces brunes.
Le bouquet a été l’injonction sarkozyste aux syndicats de «poser le rouge», en étroite osmose avec les résonances pétainistes de notre Histoire. Le président en partance a ainsi mis dans le mille du projet lepéniste : l’éradication de ce qui fait obstacle à la soumission populaire à l’ordre du marché, à commencer par les syndicats qui n’ont pas rompu avec la lutte de classes et la solidarité ouvrière internationale.
Des enviés aux envieux, rien n’est à conserver.
Christian AUDOUIN
Editorial de L'ECHO de la Haute-Vienne
Jeudi 3 Mai, 2012