Lettre d'un postier à Thierry LEPAON ...tout simplement !
Au camarade Lepaon,
Je ne sais pas si tu recevras cette lettre, mais elle servira au moins à faire partager mon avis sur le sujet. Dans un premier temps, je tiens à te dire que j'approuve entièrement le communiqué de l'UD CGT des Bouches du Rhône.
Dans un deuxième temps, j'ai été appelé comme tant d'autres militants à me déplacer pour mes activités syndicales pour ma fédération FAPT. A part le prix du voyage et de la chambre d'hôtel, tous les autres frais, y compris la nourriture, étaient à ma charge et je trouve cela tout à fait normal.
Alors que des chômeurs ou des retraités se privent parfois de l'essentiel pour payer leurs cotisations, j'en profiterai pour me payer ne serait-ce qu'un café ? Mais mon camarade, je n'en dormirai pas. Si toi tu le peux, je ne t'envie pas. Mais c'est une question de conscience. De toute évidence, nous n'avons pas la même.
Alors tu comprendras aisément, que prime de déplacement et logement de fonction cela ne passe pas. Cela est contraire à la motivation de générations de militants qui ont fait la CGT. Dans un troisième temps, je tiens à te dire que je ne hurle pas avec les loups. Et que si la CGT est aussi en difficulté avec cette affaire, je n'en porte aucune responsabilité.
C'est la tienne qui est engagée et tu devrais en tirer toutes les leçons. Aux sujets des médias, ne font- ils pas leur travail? Celui de l'affrontement idéologique de classe. Je n'aurais jamais pensé que je devrais dire cela, un jour, à un secrétaire général de la CGT.
Pour autant, tu comprendras qu'à ce jour ce n'est à moi de quitter la CGT et que je reste syndiqué.
Tu comprendras alors aisément que je ne te dise pas.
Fraternellement.
Paul BOUCHIC
Un syndiqué retraité FAPT parmi tant d'autres.