MUNICIPALES 1er TOUR : Le PS paie le prix de sa politique initiée à Bruxelles par l’oligarchie européenne
Les électeurs ont tranché :
En choisissant l’abstention et le vote FN, les Français ont signifié leur rejet de la politique économique et sociale poursuivie par François Hollande et son gouvernement depuis vingt-deux mois.
Les candidats PS perdent le plus souvent de 10 à 20 points par rapport au scrutin municipal de 2008.
Certes, le fait que l’UMP joue de son rôle d’opposant et la conséquence mathématique de l’abstention socialiste, permettent à la droite, sans gagner de voix, de dépasser dans de nombreuses villes les sortants PS et de ravir à ceux-ci, dès le premier tour, des municipalités détenues depuis des décennies, comme à Niort, à Dole ou à Brive
La colère populaire s’est, pour l’essentiel, reconnue par le refus de voter (+ 5% d’abstentions supplémentaires au plan national par rapport à 2008 et des pourcentages dépassant les 50% dans de nombreuses villes ouvrières, telle Roubaix, et au sein des villes, les quartiers les plus populaires sont ceux où l’on a le moins voté).
Une proportion grandissante du corps électoral a rejeté l’ensemble des partis dans le même opprobre.
Le vote massif pour le Front national constitue le second volet du mécontentement profond de l’électorat populaire. L’élection d’Hénin-Beaumont où la liste frontiste a été élue dès le premier tour, les scores du FN supérieurs à 30%, voire dépassant les 40%, ce dimanche, dans le midi méditerranéen, mais aussi dans les centres ouvriers, comme à Forbach, en Moselle, et dans des cités du Pas-de-Calais sont la preuve de l’enracinement populaire du mouvement de Marine Le Pen.
Cette percée spectaculaire des candidats se réclamant du Front national est généralisée sur l’ensemble du territoire, même si ses candidats sont encore absents dans de très nombreuses villes, faute de pouvoir localement réunir des listes complètes.
Cette situation pose problème au mouvement ouvrier.
Nous avons voulu rappeler les résultats dans des villes emblématiques de zones ouvrières, mais aussi dans ce qu’on appelle la "France profonde".
Le scrutin concrétise une poussée historique en voix et en pourcentages des candidats frontistes, là ils étaient déjà présents en 2008, et dans les villes où le FN présentaient pour la première fois de candidats.
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Quelques exemples :
RHÔNE
Sur l’ensemble de la ville de Lyon, le FN passe de 6277 voix (4,15%) en 2008 à 17902 (12,19%). Dans le même département, absents au scrutin précédent, les candidats frontistes totalisent 1061 voix et 25,02% à Corbas, 15,02 % à Bron 1168 voix et 27,7 % à Givors.
SOMME
Se présentant pour la première fois, le FN totalise à Abbeville, 2210 voix (20,85%) et à Amiens 5739 voix (15,55 %). A Soissons, présente au dernier scrutin, sa liste a obtenu 1938 voix (22,14%) contre 749 (7,96%) en 2008.
PAS-de-CALAIS
On connaît les résultats de la liste frontiste à Hénin-Beaumont : la progression atteint 1620 voix, passant de 4485 à 6006 voix soit de 39,33% à 50, 25%.
Dans les autres villes, où le Front national était absent en 2008, les suffrages atteignent 1156 voix à Auchel (35,40%), 3006 voix à Boulogne, 2886 voix à Bruay (36,84%), 2599 voix à Carvin (35,22%), 3229 voix à Liévin (26,86%), 11,69 voix à Montigny-en-Gohelle (28,86%). Et in ne s’agit là que d’exemples…
NORD
De même dans le Nord, la progression du FN est spectaculaire : à Lille, sa liste passe de 3313 voix en 2008 (5,61%) à 9557 (17,15%). A Roubaix ils passent de 1656 voix (8, 94%) à 3013 (19,31%), Pour le premier scrutin où ils se présentent, les frontistes obtiennent à Armentières, 1830 voix (20,63 %). à Douai, ils obtiennent 2570 voix (18,95%), à Dunkerque, 8948 voix (22,59%), à Maubeuge 2138 voix (20, 57%).
AISNE
Là où absent au scrutin de 2008, comme à Château-Thierry, le FN obtient 757 voix (15,66%), à Saint-Quentin, 3789 voix (20,11%), à Soissons, présent en 2008.
SEINE-MARITIME
Absent en 2008, les listes du Front national ont obtenu dimanche :
A Elbeuf, 1645 voix (35,58%), à Rouen, 3858 voix (13,38%), à Fécamp, 921 voix (11,44%), à Canteleu, voix (1051 voix (20,54%), à Fécamp, 921 voix (11,44 %),
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Nous avons voulu limiter notre démonstration à quelques départements, souvent ouvriers, où les forces se réclamant de la « gauche » étaient déterminantes.
De biens d’autres exemples, situés dans de nombreuses autres régions, auraient confirmé l’implantation nouvelle du parti de Marine Le Pen.
Nous n’avons pas repris les bastions méditerranés, places fortes du FN qui représentent un électorat particulier, souvent lié aux évènements d’Algérie, partisans alors de l’Algérie française et de l’OAS, hostiles à l’immigration magrébine. Pourtant dans ces départements la progression du FN est spectaculaire, atteignant la première place et des scores dépassant les 30 voire les 40%.
Telle est la nouvelle carte politique de la France.
Il ne suffit pas de crier « au loup » et de dénoncer le « danger fasciste ». Que des centaines de milliers de femmes et d’hommes, qui jusque-là votaient « à gauche » et souvent communiste, choisissent aujourd’hui la couleur « bleue marine » pour exprimer leur angoisse, leurs peurs, leurs colères, cela doit nous conduire à analyser les raisons profondes de cette dramatique situation.
Le Front national rafle à son profit les motifs de colère de la population, faute qu’ils soient portés par les forces progressistes, le PCF en particulier. Celui-ci, englué dans une politique contradictoire de solidarité à une majorité parlementaire dominée par le Parti socialiste et de critiques verbales des effets de cette politique, le PCF subit les effets du discrédit populaire massif du gouvernement Hollande, associé au rejet de celui-ci dans la population.
Cette ambiguïté, illustrés par les mots d’ordre fallacieux d’ »Europe sociale » comme alternative, a pour raison essentielle le refus des dirigeants communistes de se situer dans une opposition claire à la construction européenne, source de l’alignement du pouvoir « socialiste » à la politique d’austérité décidée par l’oligarchie financière et imposée par Bruxelles, la Banque Centrale Européenne et le FMI.
Le Front national apparaît ainsi abusivement comme le seul mouvement politique critique vis-à-vis de l’Union européenne, paraissant défendre ainsi les intérêts fondamentaux de la Nation et de sa souveraineté. Les victimes de la dictature du capital financier se tournent donc vers le parti de Marine Le Pen et votent de plus en plus massivement pour ses candidats, faute que le mouvement ouvrier, politique et syndical, aient déserté ce combat.
Inverser cette tendance devrait être la première préoccupation des vrais communistes.
Jean LÉVY
source : http://canempechepasnicolas.over-blog.com/