NON au communautarisme, OUI à une République UNE et INDIVISIBLE [une tribune de Jean Lévy]
Contre le communautarisme
par Jean LÉVY
Depuis l’attentat contre « Charlie Hebdo », le pouvoir et ses médias invoquent l’Union sacrée mais divisent arbitrairement les Français en diverses « communautés », en lieu et place de la communauté nationale, seule entité acceptable dans notre République, qui se veut laïque.
Ainsi, les journaux, la télé, la radio n'ont de cesse d'invoquer la "communauté juive, la "communauté musulmane". Dans celle-ci, sont regroupées les populations en général d'origine maghrébine, qualifiées en bloc de "musulmane", comme si tous s'en référaient à l'Islam religieux. En fait, simplement d'origine algérienne, tunisienne ou marocaine, comme d'autres sont descendants d'émigrés italiens, polonais, espagnols ou portugais, nombreux sont ceux qui ne pratiquent aucune religion. Pourquoi en faire une "communauté", un ensemble homogène en marge de la "communauté française ?
De même, les médias distinguent en permanence les "juifs" des autres Français. Certes, malheureusement, le fait n'est pas nouveau.
Cette césure a été d'abord pratiquée par les ligues factieuses d'avant guerre, l'extrême-droite d'alors. Pourtant, la population d'origine juive ashkénaze , fuyant les persécutions généralisées dans les pays d'Europe de l'Est et d'Allemagne n'avaient qu'un souci, arrivant en France, c'est de se fondre le plus vite possible dans la nation française, aux antipodes du communautarisme.
La discrimination s'est amplifiée jusqu'à l'horreur du fait de l'occupant allemand, de l'Etat dit "français" et leurs Kollaborateurs. L'exposition antisémite organisée à Paris par les nazis, "le Juif et la France", en constitue le point d'orgue idéologique, justifiant les massacres de masses qui ont suivi. Le mot "juif" en lettres de sang s'étalait sur les murs de nos villes.
On aurait pu croire qu'avec la Libération, la discrimination cesserait.
Or, des décennies plus tard, un certain nombre de nos concitoyens, se revendiquant de la qualité de « juifs », voulaient se singulariser en tant que communauté distincte. Cette attitude a pris une toute autre ampleur avec la venue en France des « pieds-noirs » d’Afrique du Nord, dont nombre de juifs sépharades. Ceux-ci, très ancrés dans la religion, ont constitué des pôles urbains de regroupement, reproduisant la nature communautaire telle qu’ils la vivaient en Algérie ou au Maroc.
L’Etat d’Israël, se considérant la nation de tous ceux qui se revendiquent comme « juifs » dans le monde, s’est appuyé sur cette population pour donner à celle-ci un sentiment de double appartenance nationale et développer ainsi son caractère communautaire.
Mais les Français d’origine juive ne se limitent pas à aux Sépharades. Le plus grand nombre, au cours des siècles passés, condamnés longtemps à vivre dans des ghettos, se sont totalement intégrés à la communauté française, y compris en délaissant la religion. Ils ne sentent aucun lien avec l’Etat d’Israël, dont ils critiquent la politique criminelle. Les replacer, malgré eux, dans une pseudo « communauté juive » à l’écart de la nation française, constitue un viol de leur conscience et une division arbitraire de notre pays.
La question est donc posée : pourquoi gouvernement et médias font-ils tant d’efforts à réduire la nation française à un agglomérat de communautés distinctes ?L’abandon par nos « élites » de toute notion de souveraineté et d’indépendance, l’alignement de nos soit-disantes élites sur un pouvoir extérieur à la France, expliquent leur volonté de faire de notre pays une simple région européenne peuplée de communautés juxtaposées, sans lien charnel, sans sa longue histoire partagée de luttes pour la liberté.
A nous de poursuivre le combat pour la République Une et indivisible.
J.L.
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