Où sera produite la future « Renault Clio » ?
Grand remue-ménage autour du lieu de la production de la future « Renault Clio ». A quelques semaines des élections régionales, il est toujours bon de faire semblant pour le pouvoir de se préoccuper de l’emploi en France.
Des gesticulations à la réalité.
L’état est toujours actionnaire de « Renault ». A ce titre il est présent au Conseil d’Administration, parfaitement informé des orientations, des décisions de l’entreprise, mais n’a jamais élevé la moindre objection à la politique de délocalisation menée depuis des années par la direction qui a implanté des usines aux quatre coins du monde, ceci au détriment de la production et de la recherche en France, avec aussi la délocalisation des sous traitants et fournisseurs.
Des chiffres accablants pour le patronat.
Médias et gouvernants se sont félicités de la progression du marché automobile français en 2009. Plus 10,7% avec en tête « Renault » (+ 7,4%) et « Peugeot ». Mais personne n’a dit que cette même année la production des usines françaises avait diminué de 4,4%. La différence entre les deux chiffres est le résultat des réimportations massives en provenance des pays à bas coût de main d’œuvre (Roumanie, Slovaquie, République Tchèque, Espagne, Turquie, Corée du Sud).
La « Clio » est fabriquée aujourd’hui dans trois pays. En 2009 la Turquie en a fabriqué 180000, la France 125000, l’Espagne 25000. Entre 2006 et 2009 l’usine de Flins où sont fabriquées les "Clio" a perdu la moitié de sa production. La raison en est simple. Une « Clio » fabriquée en Turquie coûte quatre fois moins cher en main d’œuvre qu’en France. Sans aucun avantage pour l’acheteur mais avec tous les avantages pour le profit capitaliste et les actionnaires.
Ajoutons qu’au cours des six premiers mois de 2009 alors que le chômage grimpait à toute vitesse 4000 emplois ont été délocalisés, profit oblige.
Faire pression sur les salaires.
Avec raison la CGT « Renault » dénonce le chantage que la direction entend exercer aux cours des négociations qui vont s’ouvrir sur la flexibilité, l’organisation du travail, les risques psychosociaux, en poursuivant le blocage des salaires (+ 0,7% pour 2010).
En Espagne, la direction « Renault » a réussi à obtenir des syndicats un accord qui prévoit 8000 suppressions d’emplois, le blocage des salaires sur trois ans, la perte de quatre jours de congé qui seront travaillés.
C’est aussi son objectif en France. En échange d’une vague promesse de ne pas fermer d’usines, elle veut obtenir des syndicats et du personnel qu’il accepte de voir laminer ses salaires, ses conquêtes sociales.
« Continental », « Bosch » et d’autres ont proposé ce marché de dupes. Après quelques mois, les fermetures ont été réalisées.
On ne compose pas avec le capital. Il ne comprend que le rapport de force, que l’action unie des salariés.