Retour sur la journée de résistance du 9 juillet 2011 à Saint-André-les-Alpes
Le samedi 9 juillet 2011 avait lieu à Saint-André-les-Alpes la première édition du rassemblement en hommage aux Résistants et aux idéaux qu’ils défendaient. Les acquis du Conseil National de la Résistance sont radicalement attaqués par la finance internationale qui n’a de cesse de broyer les avancées sociales si durement arrachées dans les siècles passés. Les progrès technologiques qui devraient apporter à tous une amélioration du quotidien, sont hélas au service de quelques-uns pour s’approprier les richesses communes. Qui peut nous faire croire que ce qui était possible dans une France en ruines après la seconde guerre mondiale, où le pillage organisé et total des richesses de la Nation au profit de l’ennemi nazi et de ses affidés qu’étaient les traîtres et les collaborateurs, soit devenu impossible aujourd’hui alors que la richesse produite est très importante. Les éléments de langage utilisés pour nous contraindre à accepter l’inacceptable cachent mal la volonté des ultra riches de piller le patrimoine commun. Le changement de paradigme qui est intervenu en 1973 sous le gouvernement de « Pompidou-Giscard », en interdisant à l’état de créer la monnaie, a mis en place le mécanisme mortifère de la dette. Depuis, la liste des victoires de l’ultralibéralisme ne cesse de grandir. Le libre-échange, la libre circulation des capitaux, le marché unique, la monnaie unique ont été chacun à leur tour des « Chevaux de Troie » pour acculer les états nations à la faillite. Le coup de grâce est sans doute celui porté en ce moment à nos différents états si lourdement endettés pour sauver la finance internationale, qui une fois la tête hors de l’eau s’empresse de donner le coup fatal par le mécanisme de la dette et refinancement de celle-ci sur les marchés. Tout ceci avec le chantage insupportable des agences de notation.
Le Conseil National de la Résistance avait prévu la maîtrise monétaire par la nationalisation des banques et surtout de la banque centrale qui permettait d’émettre de la monnaie sans dette. La séparation des banques d’investissement et des banques de dépôt a également contribué au redressement de notre pays.
Aujourd’hui plus que jamais il est fondamental de mettre en avant les avancées déterminantes de cette époque. Nous sommes à la fin d’un cycle et il nous appartient de faire en sorte que l’on ne sombre pas dans le chaos organisé par les maîtres du monde. C’est pourquoi la manifestation de Saint-André les Alpes était très importante. Après quelques aléas, le programme prévu c’est déroulé correctement. Nous n’avons pas pu assurer la projection du film par manque de temps. L’aide déterminante de la municipalité et de ses employés a permis cette réussite. La bonne volonté du Maire et sa compréhension à la suite du malentendu qui a failli compromettre cet évènement sont à souligner.
Une centaine de personnes avaient fait le déplacement pour assister à cette manifestation. Il y avait des personnes des environs, mais la plupart étaient des Alpes-Maritimes et du Var. Certains courageux sont venus de Marseille, de Nîmes, d’Avignon, etc…, la liste n’est pas exhaustive.
La présence de ces militants courageux et la caution de légitimité que celle-ci a apporté, ont été des éléments déterminants pour porter haut les idéaux du Conseil National de la Résistance. Ce dernier n’a pas été seulement un organe de coordination de la lutte armée, mais aussi un comité de réflexion et d’élaboration d’un programme, le programme du même nom. Il est inspiré par une volonté de rassemblement et d’innovation sociale, qui a façonné le vivre ensemble français depuis 1946-1947, pendant les Trente Glorieuses, jusqu’aux jours plus récents. Ses initiateurs l’avaient d’ailleurs appelé « Les jours heureux ». Il s’agit donc d’une vision « philosophique » de l’existence, qui va bien au-delà des faits concrets que l’on met en avant en général. Sans enlever à ces derniers leur caractère héroïque, on ne souligne pas assez l’idéal qui habitait ces femmes et ces hommes. Si bien que rendre hommage à ces Résistants aujourd’hui, ce n’est pas seulement louer leur courage et leur abnégation « militaire » en quelque sorte, mais aussi leur rendre hommage en s’engageant à défendre et à perpétuer l’esprit qui les animait, pour que ceux qui ont donné leur vie pour un idéal de justice sociale et de défense de la République, ne soient pas morts vainement au combat, ou sous la torture. L’humble rôle de transmetteur de valeurs que notre association souhaiterait pouvoir jouer entre les anciens résistants et la jeunesse s’inscrit dans ces deux aspects indissociables de l’esprit de la Résistance. Les jeunes auxquels notre association a voulu donner la parole samedi dernier en sont le témoignage. Face à une jeunesse dont le désarroi est souvent grand devant le monde actuel, une journée comme celle de samedi contribue à mettre l’accent sur deux idées forces:
Montrer les valeurs de courage, de ténacité, d’abnégation, de solidarité qui ont été à la base de l’engagement des Résistants d’alors.
Mais aussi leur apporter les valeurs de rassemblement et la « vision » qu’ils portaient aussi. Comme des repères utiles, qu’ils demandent et dont ils sont souvent privés.
Comme nous l’avons dit le 9 juillet, cet attachement en quelque sorte viscéral au Programme du CNR et bien sûr à sa nécessaire adaptation dans le monde d’aujourd’hui nous conduit à critiquer ceux qui, d’où qu’ils viennent, nous semblent lui nuire. Et nous continuerons à le faire. Nous avons aussi expliqué pourquoi nous avons délibérément privilégié le Haut-Verdon. Notre association a choisi ce site emblématique de la Résistance en Provence à la fois comme lieu de mémoire, en raison de la tragédie des « Fusillés de St Julien du Verdon », et comme symbole d’espoir d’un renouveau des idées progressistes du Conseil National de la Résistance («Les jours heureux » était le sous-titre de son Programme) par la splendeur de ses paysages, la sérénité de sa vie locale, et ses activités de loisirs.
Lucien PONS