VILLEJUIF (Val-de-Marne) : Après la débaptisation du parvis Georges Marchais, une LETTRE OUVERTE de sa veuve au Maire de Villejuif
LETTRE OUVERTE
Madame Liliane MARCHAIS
à
Monsieur LE BOHELLEC
Maire de Villeljuif
Objet: Parvis Georges MARCHAIS à Villejuif
Monsieur le Maire,
Je vous demande une nouvelle fois de reconsidérer votre délibération visant à changer le nom du parvis Georges Marchais.
Inauguré en 2013, ce lieu rappelle simplement qu'il fut député durant 24 ans, élu à 6 reprises, engagé au service de l'intérêt général, un élu représentant l'ensemble des populations.
Depuis l'annonce de votre décision, des citoyens, des élu(e)s, des personnalités, dans une grande diversité d'opinions, vous demandent de revoir cette délibération, qualifiée même dans votre propre majorité "d'insultante", "d'inutilement provocatrice et arrogante" (JF Harel, UDI, 21/12/2014).
Alors que nos concitoyens demandent à leurs élu(e)s de créer les conditions du "vivre ensemble", de trouver des solutions rapides à la crise, d'améliorer leur quotidien, vous semblez persister à vous acharner sur un homme, une histoire, qui ne vous conviennent pas.
Vous avez tenté, par votre délibération, d'opposer deux personnalités villejuifoises, en renommant ce parvis du nom du Professeur Mathé, précurseur de la cancérologie moderne, pionnier de la greffe de moelle, de l'immunothérapie et de la chimiothérapie des années 50 aux années 80 à Villejuif. Cette opposition n'a aucun sens et les deux familles la refusent.
Malgré leurs convictions politiques différentes, l'un gaulliste, l'autre communiste, Catherine Gaston-Mathé a rappelé que son père "avait coopéré activement avec Georges Marchais pour développer la recherche médicale contre le cancer à Villejuif" et "qu'elle souhaitait qu'une solution soit trouvée pour honorer les deux Georges et rassembler ainsi toutes les sensibilités françaises".
Malgré nos courriers, nos différentes relances, vous refusez de me répondre, de me recevoir.
Votre mépris ne concerne pas simplement mon mari.
J'ai donc saisi, avec ses enfants, le tribunal administratif le 17/02/2015. Je me suis également adressé au Préfet du Val de Marne, par courrier.
Dans sa réponse, il m'indique "avoir saisi votre municipalité par courrier le 6/02/2015, en rappelant la nécessité d'agir pour l'intérêt général", et en vous invitant à "mettre à profit le délai de 2 mois couvrant sa lettre d'observations, datée du 06/02/2015, pour trouver un compromis acceptable avec les deux familles", et "reconsidérer, par là même, sa position." (Monsieur Leleu Thierry, Préfet du Val de Marne, Créteil le 20/02/2015)
Compte tenu de tous ces éléments, je n'ose imaginer une mise en œuvre imminente de votre délibération.
Je crois savoir que des projets sont à l’étude afin d’honorer le Professeur Mathé.
Sachez que nous y sommes, bien entendu, favorables.
Me tenant toujours à votre entière disposition, recevez Monsieur le Maire, l'expression de mes salutations distinguées.
Liliane Marchais
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