Quelle fonction occupent aujourd’hui les propositions de Sécurité sociale professionnelle ou de revenu universel dans la lutte des classes ? – Par Jacques COTTA
En février 2012 je publiais « Un CDD sinon rien » aux éditions "Gawsewitch". Comme le nom l’indique, je traitais notamment dans ce livre la question du contrat de travail, la volonté toujours présente du patronat dans le champ social de voir substitués au contrat à durée indéterminé porteur de droits pour les salariés des contrats plus souples, expressions d’une grande précarité. Ce qui aujourd’hui est remis au détour de la crise sanitaire au goût du jour -intermittence, « ubérisation » du travail, temps partiel, etc…, a donc une longue histoire. C’est dans cette lignée qu’il est bon aujourd’hui d’apprécier certaines propositions qui se veulent novatrices. De la sécurité sociale professionnelle évoquée et défendue par Jean Luc Mélenchon au revenu universel cher à Benoît Hamon, toutes ces propositions s’inscrivent dans la marche du capitalisme. Ces propositions sont en réalité des armes mises à dispositions des classes sociales dans la lutte qui les oppose. Mais au service de quelle classe ? Celle des exploiteurs ou celle des exploités ? Celle du capital ou celle du travail ? Quelle fonction remplit donc cette gauche qui se veut imaginative face à une crise qu’elle se propose de régler ou simplement de gérer ?
Au point de départ, le contrat de travail
Durant des décennies, le CDI a été la norme. Les contractuels, les vacataires, les intermittents, les porteurs de CDD ou de tout autre contrat de travail marqués par la précarité étaient l’exception. Le CDI répondait à la volonté du patronat de s’attacher la main-d’œuvre et en même temps à la volonté du salariat attentif aux perspectives de carrière, notamment dans les grandes entreprises, et soucieux de droits protecteurs sur le marché du travail.
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