QUARANTE ANS DE RIGUEUR
Par Bertrand RENOUVIN
Avec la nouvelle année, voici les nouveaux chèques signés par le gouvernement : chèque énergie, chèque bois de chauffage, indemnité carburant…
Ces appoints indispensables semblent témoigner de la bienveillance d’un Etat soucieux de nous épargner, autant que possible, les durs effets de la crise. Pourtant, ce message humanitaire ne nous fera pas oublier les écrasantes responsabilités d’Emmanuel Macron dans le délabrement de notre industrie nucléaire. Ni sa volonté d’imposer les réformes anti-sociales du marché du travail et du système de retraites.
Les gestes caritatifs ne sont pas faits pour compenser les défaillances de la politique sociale. En régime néolibéral, l’Etat verse des primes et des compléments de salaires pour éviter ou atténuer la violence des révoltes suscitées par des “réformes” impopulaires. En France et dans l’Europe “intégrée”, les gouvernements ont toujours cherché à gagner du temps, d’abord en promettant que les sacrifices seraient récompensés, puis en pariant sur les divisions et la lassitude des victimes du néolibéralisme.
En mars prochain, nous allons tristement commémorer le quarantième anniversaire du tournant de la rigueur décidé par le gouvernement socialiste avec l’aval de François Mitterrand. Tour à tour, les équipes de droite et de gauche qui ont formé la “gouvernance” oligarchique au début de notre siècle se sont acharnées à réduire le rôle économique et social de la puissance publique sous prétexte d’efficacité et de construction européenne.
L’ultra-concurrence, la compression des salaires, la précarisation des métiers et des tâches, la relégation géographique de populations toujours plus nombreuses et la dégradation de notre système d’enseignement ont abouti à des désastres étroitement reliés : la perte progressive du rang de la France, l’effondrement des classes moyennes et l’éclatement de la classe ouvrière.
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