Militant CGT dans le pétrin
La chaîne de boulangeries « Paul », appartenant au groupe « Holder », a officiellement dégagé en 2006 un bénéfice de plus de 162 millions d’euros. Ces profits reposent sur l’exploitation sans vergogne de ses salariés : petits salaires, cadences infernales, pauses supprimées, heures supplémentaires non payées, turn-over très important…
C’est pour se défendre contre cette exploitation que des salariés de chez « Paul » ont décidé en septembre 2007 de fonder un syndicat CGT. Craignant que l’implantation du syndicalisme de lutte dans son entreprise ne permette aux salariés de faire respecter leurs droits et d’imposer leurs revendications, la direction de Paul a décidé de se lancer dans une véritable guerre pour se débarrasser de ce syndicat.
Mi-novembre, elle a mis à pied (sans solde) le délégué du personnel CGT du magasin Odéon (Paris 6ème) et a engagé une procédure de licenciement contre lui. Comme toujours en pareille occasion, elle a avancé un prétexte : celui-ci aurait insulté sa supérieure hiérarchique. Bien que l’inspection du travail ait demandé sa réintégration, la direction continue de laisser ce père de 5 enfants sans salaire. Le patron espère ainsi gagner à l’usure et tuer dans l’œuf l’effort pour implanter un syndicalisme défendant réellement les salariés.
La maison « Paul » cherche à se donner un profil d’entreprise « éthique », en se vantant de faire des généreux dons à « Agir contre la faim » (de 20 000 euros en 2007, selon le site Internet). Mais pour préserver ses profits, elle n’a aucun scrupule à bafouer la liberté syndicale.
Le combat pour la réintégration du délégué du personnel CGT mis à pied, c’est en même temps le combat pour l’existence d’un syndicat CGT de lutte. C’est aussi le combat pour imposer le droit élémentaire des travailleurs à s’organiser collectivement pour leurs intérêts de classe contre le patronat.
NB : Pour aider financièrement le militant mis à pied, afin qu’il puisse subvenir à ses besoins et offrir un Noël correct à ses 5 enfants, envoyez un chèque à l'ordre de l’URSAF-CGT, en précisant au dos : Solidarité Francius, à l’URSAF-CGT, Bourse du travail, 3 rue du Château d'eau, 75 010 Paris.