Lettre au Parti communiste francais, Parti socialiste, Parti de Gauche, Nouveau parti anticapitaliste, Lutte ouvrière
Le 9 février 2009
Chèr(e) camarade,
Le Parti ouvrier indépendant a pris connaissance du communiqué commun signé par dix partis et organisations de gauche, et pour lequel la signature de notre parti a été sollicitée.
Nous ne pouvons que partager le constat « d'un rejet massif des choix politiques du gouvernement Sarkozy-Fillon ». Comme vous, nous considérons que ce 29 janvier a exprimé « une colère légitime face aux vagues actuelles de licenciements et de suppressions d'emplois ». Oui, le 29 janvier, les travailleurs ont exigé des « mesures en faveur de l'emploi et des salaires, à l'opposé des choix du gouvernement qui distribue sans contrepartie des milliards aux banques et aux grands groupes ». Avec vous, nous affirmons : « Ce n'est pas au monde du travail et à la population de payer la crise. »
Comme vous, nous exigeons également que soient retirées la loi Pécresse dans l'enseignement supérieur, la loi Bachelot concernant la santé et que soient satisfaites les revendications des travailleurs de la Guadeloupe. Le report des décrets Darcos, suite à la mobilisation des lycéens, des professeurs et de leurs organisations, constitue un encouragement très grand.
Quant à exiger un « bouclier social » pour les travailleurs, quelle organisation ouvrière pourrait s'y opposer ?
C'est sur ce point qu'une précision apparaît indispensable.
Vous le savez, les vagues de licenciements succèdent aux vagues de licenciements. Chaque minute qui passe, il y a un chômeur de plus dans ce pays. Nous posons la question à tous les responsables des organisations ouvrières : quelle réponse apportons-nous à chaque ouvrier licencié ? Devons-nous lui dire qu'il faut rechercher un accompagnement à sa sortie de l'usine ? Ou bien qu'il a le droit d'y rester et de vivre de son travail ?
Pouvons-nous lui dire que l'ensemble des partis et organisations du mouvement ouvrier prennent la responsabilité de mobiliser toute la population pour imposer qu'il n'y ait pas de licenciements ?
La première forme concrète de ce « bouclier social » ne devrait-elle pas être de se prononcer ensemble pour l'interdiction des licenciements, pour le maintien de tous les emplois menacés dans le service public, pour l'arrêt de tous les plans gouvernementaux de destruction ?
Le communiqué commun en appelle à « un très grand débat public nécessaire dans le pays sur les mesures alternatives aux choix politiques actuels », et dans ce cadre formule certaines propositions. Dans un tel débat, le Parti ouvrier indépendant, comme votre parti, comme tous les partis, fera connaître ses propositions. Pour notre part, nous estimons que sortir de la situation actuelle exige de remettre en cause le carcan de Maastricht et Amsterdam, de rompre avec les institutions de l'Union européenne, de confisquer les 428 milliards indûment donnés par le gouvernement Sarkozy aux capitalistes et aux spéculateurs, pour les mettre au service de la population.
On peut bien sur avoir d'autres points de vue, d'autres propositions. Mais cela peut-il constituer un préalable à l'action commune immédiate pour l'interdiction des licenciements ? Nous ne le pensons pas. Nous pensons, au contraire, que si votre parti, notre parti, tous les partis signataires se mettaient d'accord, sans aucun préalable, pour agir ensemble pour l'interdiction des licenciements et le maintien de tous les emplois, alors, sans aucun doute, par centaines de milliers, les travailleurs répondraient à leur appel. Sans aucun doute, cette unité réalisée sur un point crucial pour la population laborieuse contribuerait puissamment à l'unité pour bloquer la politique de destruction de l'emploi du patronat et du gouvernement. Sans aucun doute, en prenant cette initiative, les organisations politiques qui se réclament du mouvement ouvrier contribueraient à ouvrir une issue pratique pour toute la population laborieuse.
Pour notre part, nous pensons que si nous appelions ensemble à l'organisation d'une marche unie sur Paris pour l'interdiction des licenciements, cela permettrait à des millions de répondre. Et c'est pourquoi nous proposons la constitution d'un comité national, dans le respect de la diversité et des positions de chaque parti, pour l'organisation d'une marche unie sur Paris pour l'interdiction des licenciements.
Encore une fois, nous pensons que l'urgence est la prise de position commune pour l'interdiction des licenciements. Voila pourquoi, camarades, nous nous adressons à vous : Parti communiste, Parti socialiste, NPA, Lutte Ouvrière, Parti de Gauche et à l'ensemble des signataires du document que vous nous avez fait parvenir, afin de connaître votre position et vos propositions.
Pouvons-nous agir ensemble pour bloquer le chômage destructeur et la destruction des emplois par lesquels on voudrait faire payer aux travailleurs la crise ? Ce sont les travailleurs qu'il faut sauver, pas les spéculateurs. Nous pouvons sans aucun doute, sur ce point, unir notre action et apporter une aide indispensable à l'ensemble des travailleurs et de la jeunesse.
Voila pourquoi, chers camarades, nous souhaitons, que dans les plus brefs délais, une délégation de notre parti puisse vous rencontrer pour discuter de cette proposition, qui, d'ores et déjà, a été approuvée par les 4 000 participants du rassemblement tenu le 8 février à Montreuil.
Reçois, cher(e) camarade, nos fraternelles salutations.
Pour le secrétariat permanent du Parti ouvrier indépendant
Daniel GLUCKSTEIN
Cet article a été publié le 18 février 2009
source : « parti ouvrier indépendant »