OGM : et si l’on parlait science ?
Une équipe vient de présenter, dans des conditions de médiatisation qui n’ont rien à voir avec la recherche scientifique, une étude qui affirme la toxicité d’un maïs OGM. Outre que les conditions des protocoles expérimentaux ne sont guère convaincantes, l’agitation autour de cette affirmation pose de nombreux problèmes. Tout d’abord, ce laboratoire qui se dit « indépendant » ne l’est guère puisque selon la presse, une partie de ses subventions viennent de grandes chaînes de distribution alimentaires. La concordance dans le temps de l’annonce de la toxicité de ce maïs OGM et d’une publicité d’une de ces firmes parue dans la presse et déclarant : « Le «sans OGM » pour C… c’est un engagement de plus de 15 ans » laisse penser que le surf sur la peur des OGM entretenue par ce type « d’information scientifique » a pour fonction de valoriser une pratique commerciale déterminée.
Cette tendance à faire des annonces scientifiques sous forme de « scoops » relayés par les médias est extrêmement significative du mal qui ronge la science aujourd’hui. De plus en plus financés par des intérêts privés, les laboratoires doivent fabriquer des résultats qui conviennent à leurs « sponsors ». Ce fût le cas avec « la mémoire de l’eau » qui venait conforter l’efficience de l’homéopathie et dont les travaux furent financés par un grand laboratoire privé. Il y a malheureusement d’autres exemples dans le domaine des médicaments comme l’a montré l’affaire récente du « Médiator ».
S’agissant des OGM comme d’autres sujets de recherche fondamentale il est essentiel que ce secteur échappe aux multinationales et devienne un service public pour répondre aux besoins du peuple. Les expériences sujettes à caution, balancées comme des vérités absolues conduisent à la destruction des expériences menées par les scientifiques et au final, empêchent la France de se donner une industrie agroalimentaire moderne et sûre. Au-delà, il est grand temps que l’on rompe avec la mise en coupe réglée de la science par le capital. Pour y parvenir, il n’y a que les luttes.
Source : "site Communistes"