Présidentielle 2012 : Une autre vérité derrière les sondages
Les sondages ne conviennent qu’à ceux qui en tirent profit. Dans la course à la présidentielle, la fausse modestie pousse les candidats à affirmer qu’«ils ne les lisent pas», qu’«ils y sont insensibles» ou que «la seule vérité qui compte est celle des urnes», quand ils ne sont pas directement jetés aux ordures parce qu’ils «se sont toujours trompés».
En réalité, les bourdes des sondeurs ne créent pas une vérité mathématique sauf à avoir une étude très linéaire de leurs travaux. L’essentiel n’est pas dans un résultat chiffré qui n’est rien d’autre qu’une photographie à l’instant T et que ce cliché ne sera pas exactement reproduit le jour J. Il faut donc regarder les tendances. Elles ne se trompent jamais, surtout lorsqu’elles confirment jour après jour, semaine après semaine, les prévisions savamment calculées.
Hier, deux instituts de sondage, qui ont pignon sur rue, ont ainsi livré la même analyse : Jean-Luc Mélenchon progresse fortement. Il est le seul à se distinguer entre les dix candidats plus ou moins voués à stagner. Mais s’il progresse, c’est qu’il prend des voix aux autres. C’est le deuxième enseignement que l’on peut tirer des chiffres de l’IFOP et d’Harris Interactive: le plus fort effritement viendrait de Marine Le Pen, preuve que l’entreprise de déstabilisation et de vérité sur le Front national conduite par le leader du Front de gauche paie et que les salariés et ouvriers qui s’étaient fourvoyés, faute de propositions, dans le piège du FN, ont clairement perçu ses mensonges et ses raccourcis.
Quant aux événements de Toulouse, ils ne profitent à personne, signe que l’éveil des consciences rend les électeurs adultes. Le Front de gauche a aussi sa part dans ce résultat.
Thierry SPRIET
Editorial de L'ECHO de la Haute-Vienne
Mercredi 28 Mars 2012