Refus de l'intervention armée en SYRIE: quelques arguments simples
Cet argumentaire est destiné à répondre aux militants qui ne comprennent pas pourquoi, à leurs dires, le PCF ne soutient pas (ou plus) la rébellion syrienne, et/ou qui pensent qu'il faut intervenir en Syrie pour créer un exemple qui bannisse à jamais l'usage des armes chimiques - et oui, le débat en est là !
1) L'intervention ne résoudra rien, les rebelles ne gagneront pas, mais l'intervention fera durer guerre, massacres et destruction. Il y a même un risque de guerre généralisée, voire mondiale, impliquant l'Iran, la Russie, le Chine.
2) Les faits ne sont pas établis quant aux responsabilités dans l'utilisation d'armes chimiques, et plus les Occidentaux fournissent de « preuves », moins ils sont convaincants. On se dirige vers une réédition des mensonges de 2003, sur les armes chimiques en Irak. Sans être grand clerc, on ne comprend pas quel intérêt le régime aurait eu de fournir le prétexte à une intervention internationale écrasante, alors qu'il est en train de gagner sur le terrain.
3) Par contre des armes chimiques ont été utilisées en effet le 21 août. Si ce n'est pas par le régime, c'est par les rebelles, comme ils l'ont déjà fait au printemps dernier (leur responsabilité a été établie par les inspections de l'ONU à l'époque). Loin de « punir »les auteurs du crime, on est sans doute en train de les couvrir et de les aider.
4) Intervenir, c'est dans les faits soutenir la rébellion armée qui se déchire entre proaméricains et djihadistes, comme en Libye. Or une victoire de cette opposition-là, tenue à bout de bras par la CIA, les services turcs, qataris et saoudiens est tout simplement la pire éventualité, car elle est noyautée par des groupes criminels à tendance génocidaire (envers chrétiens, chiites, alaouites et Kurdes qui représentent en tout environ 25% de la population).
5) Enfin il ne faut pas se laisser impressionner par les médias qui dans cette affaire sont d'une partialité sans équivalent. Particulièrement la presse autrefois « de gauche » (Libération, Le Monde) qui est vendue de longue date à l'impérialisme américain.
6) Nous n'avons-nous autres Français, aucun droit d'intervenir dans les affaires syriennes, pays que nous avons colonisé autrefois, et aucune « mission civilisatrice » pour y imposer notre « démocratie » qui ne reflète plus que la domination capitaliste la plus directe sur le pouvoir politique.
G.Q.
Le 3 septembre 2013