A propos du référendum grec: APPEL aux SYNDICATS FRANÇAIS membres de la CES (Confédération Européenne des Syndicats)
On nous communique:
APPEL AUX SYNDICATS FRANÇAIS
MEMBRES DE LA CONFÉDÉRATION EUROPÉENNE DES SYNDICATS (CES) POUR QU’ILS PROTESTENT CONTRE LES DÉCLARATIONS DE LA CES
A PROPOS DU RÉFÉRENDUM GREC
Le 2 juillet 2015.
Le mercredi 1er juillet 2015, la GSEE (Confédération générale des travailleurs Grec), le plus important syndicat des travailleurs du secteur privé en Grèce, totalement corrompu et contrôlé par le PASOK, affilié à l’inénarrable CES, a fait une stupéfiante déclaration publique (voir sous cet appel). Elle demande purement et simplement l’annulation du référendum voté par le Parlement grec, prévu le 5 juillet !
Le même jour, la CES a immédiatement proclamé son soutien à cet appel de la Confédération générale des travailleurs grecs.
Les masques tombent. Cette organisation emblématique du double discours syndical contemporain, qui s’est déclarée contre le prolongement et l’aggravation de l’austérité incluse dans tous les memoranda de la Troïka, appelle pourtant à l’annulation de la seule démarche permettant à Alexis Tsipras de contrer la pression irrésistible des créanciers, tant que l’on reste dans le cadre des institutions européennes et de ses traités.
Le Premier ministre grec et président de Syriza appelle les citoyens grecs à trancher pour savoir s’ils acceptent ou refusent de plier devant les exigences des créanciers qui ne veulent rien savoir d’un assouplissement de leurs conditions. La GSEE, et la CES à sa suite, devant le risque que cette démarche démocratique mette en péril l’adhésion encore majoritaire des Grecs aux institutions européennes et accélère la sortie probable du pays de la monnaie unique, n’hésitent pas à sacrifier la seule possibilité que les négociations repartent sur des bases moins dramatiquement hostiles aux intérêts des salariés qu’elles sont censées pourtant défendre. Elles rejettent ainsi la première tentative de démocratiser partiellement les démarches de négociations particulièrement antidémocratiques où le destin économique et social d’un peuple se négocie, alors que les élections du 25 janvier dernier ont porté au pouvoir un gouvernement sur un programme d’arrêt de l’austérité. La CES est très bien placée pour savoir qu’Alexis Tsipras est étranglé par les échéances de remboursement de la dette publique, et se trouve ainsi contraint, puisqu’il n’a pas le mandat de ses électeurs pour la sortie des institutions européennes, d’accepter les conditions léonines de ses créanciers. Cette initiative désespérée est donc la seule possibilité pour lui de desserrer un peu ce piège mortel pour les Grecs.
Mais entre la critique et la menace de sortie des institutions européennes et les intérêts d’un peuple européen à l’agonie du fait de ces mêmes institutions, la CES et les 88 confédérations syndicales en faisant partie – dont certaines françaises – ont fait leur choix. La démocratie et la défense autrement que purement verbale des intérêts des salariés étant incompatibles avec les logiques des institutions européennes, ces confédérations « syndicales » sont prêtes, sans sourciller, à sacrifier les premières. Tous les syndicats faisant partie de la CES, organisation européiste financée par l’Union européenne, sont donc solidaires de cet aveu spectaculaire : plutôt la misère et l’austérité perpétuelle, la destruction des services publics et des acquis sociaux, le chômage de masse, que la menace de sortie des institutions néolibérales européennes ! Ces syndicats n’ont de syndicats que le nom. Ce double discours est une hypocrisie permanente, et les cadres dirigeants de ces organisations qui font le contraire de ce que ces dernières sont censées faire, tant qu’ils resteront européistes, sont les complices du vaste processus de déconstruction sociale et démocratique des États européens par le biais des institutions européennes.
Désormais tout le monde peut le constater de manière de plus en plus nette. On ne peut à la fois être européiste et syndicaliste, européiste et démocrate. Il faut choisir. La CES avait choisi depuis le début. Mais désormais cela se voit.
Nous appelons les syndicalistes et tous les citoyens à signer le présent appel pour exiger que la CGT, la FSU, la CFDT, FO, la CFTC, l’UNSA, syndicats français membres de la CES, condamnent les propos de la CES : les Grecs doivent être souverains et libres de choisir leur destin.
COMMUNIQUÉ DE LA CES :
LA CONFÉDÉRATION EUROPÉENNE DES SYNDICATS SOUTIENT SON SYNDICAT GREC QUI APPELLE A L’ANNULATION DU RÉFÉRENDUM
La Confédération européenne des syndicats (CES) soutient la Confédération générale des travailleurs grecs qui appelle au retrait du référendum.
Lors d’une réunion plénière de la Confédération générale des travailleurs grecs qui s’est tenue mercredi 1er juillet 2015, le syndicat grec déclare :
La Confédération générale des travailleurs grecs considère que la tenue d’un référendum est un droit constitutionnel inaliénable des citoyens grecs dans le contexte des traditions européennes.
Cependant, le processus lui-même du référendum actuel, ses délais, sa légalité et son contenu ont été banalisés dans un cadre de faux dilemmes et d’une trop grande vitesse, qui pourrait conduire à des situations incontrôlables et diviser la société grecque.
La Confédération, de manière non négociable, s’oppose à tous les types de mémorandums et à toutes leurs implications qui se font aux frais du monde du travail et du peuple grec, que ces mémorandums viennent des créditeurs ou du gouvernement.
Notre position est également non négociable en faveur de l’orientation européenne de notre pays, et la place de la Grèce dans l’Europe et l’eurozone.
La question posée au référendum est infondée et réduit imprudemment les choix en semant la discorde alimentée par des forces extrémistes à l’intérieur et à l’extérieur de la Grèce, conduisant notre pays vers des aventures tragiques.
Nous demandons ici et maintenant le retrait du référendum.
En tant que principal syndicat des travailleurs du secteur privé, nous envoyons un message clair dans toutes les directions :
• L’orientation européenne de notre pays n’est pas négociable.
• Nous disons oui à l’Europe des peuples et de la solidarité !
• Nous disons oui à la monnaie unique et à une Europe fédérale !
1er juillet 2015
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