PÉTITION internationale contre la fermeture des archives LUKACS à BUDAPEST (Hongrie)
Le régime ultraréactionnaire en place en Hongrie, aujourd’hui sous la présidence de Victor Orban, poursuit sa basse œuvre d’éradication de toute la mémoire du mouvement marxiste et communiste du pays. Peut-être à la faveur de la médiatisation de sa campagne de haine contre les réfugiés du Moyen-Orient, il entend aujourd’hui faire disparaître discrètement les Archives Lukacs à Budapest. L’Académie des sciences de Hongrie a annoncé leur fermeture imminente, la vente de l’appartement où habitait Lukacs qui les abrite, et la mutation ou la mise en retraite d’office des chercheurs qui s’en occupent.
Le prestige international du philosophe et l’homme politique Georges Lukacs (1885-1971) avait jusqu’à présent préservé ce lieu de mémoire et de recherche. Acteur de la révolution hongroise de 1919, consécutive à la Révolution d’Octobre, continuateur de l’œuvre de Marx et Engels, à travers des écrits mondialement diffusés tels que « Histoire et conscience de classe » (1923), penseur novateur de l’esthétique marxiste, de la théorie du roman, Georges Lukacs reste un philosophe majeur dont l’héritage est difficile à occulter dans le monde capitaliste revanchard, même en le défigurant.
Les Archives Lukacs de Budapest comprennent des milliers de livres, de lettres, de manuscrits, dont une imposante correspondance, non publiée, avec, entre autres, Thomas Mann, Ernst Bloch, Jean-Paul Sartre.
Les signataires de cet appel expriment leur profonde préoccupation devant la décision de l’Académie hongroise des Sciences de fermer les Archives Lukács de Budapest. György Lukács fut l’un des plus éminents philosophes du XXe siècle et un auteur majeur de la modernité, non seulement dans le domaine de la philosophie, mais aussi de la pensée politique, de la théorie et la critique littéraire, de la sociologie et de l’éthique. Figure de renommée internationale, Lukács représente l’un des sommets de la riche culture hongroise ; ses œuvres font partie du patrimoine vivant de l’humanité. Durant plusieurs décennies, les Archives Lukács ont permis à un large public académique et non-académique d’avoir accès aux documents de sa vie et de son œuvre. De plus, se situant dans l’appartement où le philosophe passa les dernières années de sa vie, les archives ont servi également d’espace de mémoire, dédié à l’une des personnalités décisives de notre temps. Aussi appelons-nous les autorités compétentes à reconsidérer leur décision qui a éveillé la tristesse et l’indignation de la communauté scientifique et culturelle internationale.
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Quelques repères de la vie de György Lukács
György Lukács naît dans une famille de la bourgeoisie juive de Budapest. Il fait des études de philosophie à l’université Humboldt de Berlin et obtient son doctorat ès lettres en 1906. Il devient l’assistant de Max Weber.
En 1917, il adhère au marxisme et entre par la suite au Parti communiste de Hongrie. Il participe à la République des conseils de Hongrie de 1919 (dirigée par Béla Kun).
Après l’échec de ce soulèvement, il s’exile en Autriche, puis à Berlin, et enfin à Moscou à partir de 1933. Il revient en Hongrie en 1945, et devient député et professeur de philosophie.
Il est ministre de la Culture dans le gouvernement d’Imre Nagy en 1956. Après la répression de l’Insurrection de Budapest, il est exilé en Roumanie, mais peut revenir en Hongrie en 1957. Il se consacre alors aux questions d’esthétique et de théorie littéraire.
Il mort le 4 juin 1971, il était un philosophe marxiste et sociologue de la littérature hongroise, hongrois d’expression allemande.
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