La PLACE de la RÉPUBLIQUE à Paris serait-elle l’AGORA ?
On considère Athènes comme la ville où la démocratie est née. Remarquons que le mot démocratie est formé de Kratos (souveraineté) [Et c’est pour cela que je voterai pour le texte n°3 qui propose la sortie de l’UE, de l’euro pour retrouver notre souveraineté populaire, nationale, monétaire.].
Démocratie est fait aussi du mot Demos, le peuple, celui des ouvriers qui se battent en ce moment dans leurs entreprises, contre la loi El Khomri, les militants de Total, Bosch, Goodyear, Air France etc. Ce peuple que le parti socialiste a oublié, privilégiant la classe moyenne et Terra Nova pour les élections. Avec ces militants ouvriers, le 30 avril, tous ensemble, nous serons à Vénissieux, et j’y serai bien…
Agora donc, la place de la République à Paris ?
Revenons à Athènes.
La démocratie, c’est le peuple rassemblé sur la colline d’Athènes, regroupé sur l’Agora. Tous les citoyens peuvent prendre la parole, mais les citoyens ne représentent que 10 % (environ) de la population. Parce que ne peuvent pas participer :
les femmes (déjà !)
les métèques (étrangers)
les esclaves
Ce sont des citoyens qui participent, riches ou pauvres, ceux qui ont prêté serment, qui paient des impôts, qui défendent la cité (d’où vient le mot citoyen). Bien sûr, la démocratie avait du chemin à faire ! Elle excluait les femmes les étrangers et les esclaves ; il faudra des siècles pour supprimer l’esclavage ! Et les femmes n’ont toujours pas les mêmes droits que les hommes dans les pays arabo-musulmans.
Mais sur l’Agora, un Finkielkraut aurait-il pu s’exprimer ? Sommes-nous pour la liberté d’expression, oui ou non ?
OUI, il aurait pu s’exprimer à Athènes il y a plus de vingt siècles. OUI il aurait dû pouvoir s’exprimer à Paris !
Nous avons défendu la liberté d’expression des dessinateurs de Charlie Hebdo assassinés par des islamistes qui leur refusaient cette liberté d’expression, j’ai écrit un article sur notre site, la liberté d’expression sans mais.
Si un militant du PIR (Parti des Indigènes de la République) – je rappelle que Ramadan [1] et Dieudonné sont adhérents de ce parti, et que ce sont ses militants qui ont interdit à Caroline Fourest, invitée à la fête de l’Huma, de s’exprimer sur la laïcité –, si un militant du PIR, donc, peu connu, intervient en utilisant victimisation, islamophobie et racisme pour « comprendre » les attentats et distiller son idéologie, l’Agora-République va-t-elle l’expulser ? J’en doute. Peut-être un sourire gêné et on passe à l’orateur suivant. Les salafistes se débrouillent très bien pour envelopper leur discours, ce sont pourtant des fascistes, tout comme des militants d’extrême droite, approuvant les luttes ou revendications pour mieux masquer leur idéologie Front National.
Alors, je pense que l’Agora-République doit écouter d’abord, analyser ensuite et accepter ou refuser les propositions de ces militants extrémistes.
Mireille Popelin
[1]Savez-vous que Sciences-Po de Paris a reçu le « conférencier » Ramadan ? Que Sciences-Po organisait le 20 avril 2016 « la journée du hidjab » (association Saalam) ?... avec une publicité gratinée : « Si toi aussi tu trouves que ce serait sympa d’essayer la décence, le respect de l’autre, si tu es féministe, antiraciste... rejoins-nous ».
Rejoins-nous en hidjab bien sûr ! Ou le moyen de détourner NOS valeurs, féminisme, antiracisme pour mieux enfermer, envoiler les femmes... Et nous envoyer ce message, à nous, femmes refusant le voile, vous êtes indécentes, mes sœurs ! Et ne respectez pas vos frères humains.
Voltaire, au secours, ils sont devenus fous à Science-Po Paris !
PS : La ministre des droits des femmes a vivement protesté, il faut l’avouer.
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