Le songe magnifique d’Emmanuel sur l’Europe
« Il y a des combats que j’ai furieusement envie de mener, dont celui sur l’Europe ». Saluons ici ce noble croisé, car il en faut désormais du courage pour vanter les mérites de la belle aventure européenne. Les « Européens convaincus » auraient plutôt tendance à raser les murs, ces temps-ci.
Il est vrai que ce Don Quichotte moderne ne sort pas précisément de l’usine Alstom de Belfort, n’est pas manutentionnaire chez Air France, ni ne fut licencié de chez Goodyear. Il est en l’occurrence issu de la très respectable Banque Rothschild, non sans un petit détour par le gouvernement de la République française. Il avait même fait un saut par le secrétariat général-adjoint de l’Elysée, avant d’avoir envie de viser une autre pièce du palais.
Participant récemment à un débat intitulé Comment donner un avenir à l’Europe – un titre qui vous arrache forcément un sourire – Emmanuel Macron, puisque c’est bien sûr de lui qu’il s’agit, a d’emblée cerné le vrai problème : « l’Europe se porte mal parce qu’on raconte des craques ». Parbleu, que n’y avait-on songé plus tôt ?
Et l’ex-locataire de Bercy de servir deux propositions : le lancement, pour le prochain scrutin désignant l’europarlement (s’il existe encore en 2019), de listes à l’échelle européenne. L’idée lui a du reste été susurrée par un autre jeune loup de l’épopée communautaire – Daniel Cohn-Bendit.
L’autre piste de génie consiste à « construire une feuille de route avec le peuple européen ». Cette feuille de route, forcément « stratégique », serait ensuite soumise à référendum.
Banco. Des propositions comme ça, on en redemande. On suggérerait volontiers à l’apprenti-président d’aller voir un ancien titulaire de la fonction. Valéry Giscard d’Estaing – qui transita aussi par le ministère des Finances – garde certainement un souvenir ému de cet exercice démocratique.
Après les réponses des Grecs, des Danois, des Néerlandais, et bien sûr des Britanniques, l’amour de Bruxelles ne cesse de progresser. Allez, en marche !…
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