Les PROGRESSISTES doivent-ils avoir peur de L'HISTOIRE de FRANCE ?
Alors que la direction « eurocommuniste » du PCF-PGE a renié le drapeau rouge frappé des « outils » et qu’elle tient soigneusement le drapeau tricolore à l’écart des manifs populaires –, alors que le NPA n’a jamais remis en question le mythe trotskiste et supranationaliste des « Etats-Unis d’Europe » (que Lénine dénonçait déjà en 1916 comme une duperie social-impérialiste), la proposition de J.-L. Mélenchon d’affronter publiquement Sarkozy sur la question de l’histoire de France, a donné prétexte à MM. Laurent, Chassaigne et Dartigolles (PCF-PGE), ainsi qu’à M. Olivier Besancenot (NPA), tous unis dans un même élan mélencho-phobique, pour dénoncer un candidat « indépendantiste » trop attaché selon eux à la nation et au « récit national » français. Mais de vrais progressistes, et a fortiori, des communistes, doivent-ils avoir peur de l’histoire de France ? Ne convient-il pas au contraire d’associer dialectiquement l’approche progressiste de l’histoire de la nation aux débats urgents sur les perspectives d’avenir du mouvement populaire ?
1. De l’arrière-plan politicien des polémiques euro-« communistes » sur la question nationale.
Le tir de barrage déclenché par les milieux eurocommunistes sur la question de l’histoire nationale est principalement nourri par ceux qui, à la direction du PCF-PGE, travaillent aux « retrouvailles des deux gauches », notamment à l’occasion des présidentielles. C’est ce que vient de rappeler André Chassaigne, le chef de file des députés PCF : du même mouvement, le député du Puy-de-Dôme a annoncé sa possible candidature aux présidentielles et a vertement attaqué Mélenchon, érigé en principal diviseur de « la » gauche. Mais pour conforter la stratégie électorale « unitaire » du PCF-PGE, qui vise clairement à rabouter la gauche populaire (laquelle combat les directives européennes), à la « gauche » atlantico-maastrichtienne de Valls (laquelle exécute, voire aggrave les euro-diktats !), le PCF-PGE doit évidemment continuer de célébrer l’introuvable « Europe sociale, pacifique et démocratique » (un mot d’ordre qu’elle partage avec le PS), de vendre au bon peuple la dérisoire « réorientation progressiste de l’euro », et de promouvoir la non moins improbable « refondation démocratique de l’Europe» dans le cadre de l’UE : un exercice acrobatique au moment où l’UE assume agressivement son ancrage impérialiste en affichant, contre la Russie, son « partenariat stratégique avec l’OTAN ». Porteuse d’un tel paquet « euro-constructif », la direction du PCF-PGE ne peut évidemment que refuser tout ce qui l’amènerait à lutter si peu que ce soit pour la reconquête plénière de notre souveraineté nationale (politique, monétaire, budgétaire, sociale, économique, militaire, diplomatique… et, plus largement, culturelle au sens gramscien du mot !). Impossible donc pour cette direction euro-compromise et socialo-dépendante de relever le gant pour combattre frontalement la relecture xénophobe que les Wauquiez, Guaino et autres Sarkozy voudraient imposer de l’histoire de France avec plusieurs « buts de guerre » ultraréactionnaires : diviser les travailleurs, concurrencer le FN sur sa droite, et surtout, susciter une diversion pseudo-patriotique et pseudo-historique, voire pseudo-mémorielle, à la dissolution rapide de la République française dans l’Empire euro-atlantique du capital…
LIEN VERS LA SUITE DE L'ARTICLE DE GEORGES GASTAUD: