Présidentielle 2017 : plus de professions de foi officielles dans nos boîtes aux lettres ! Une nouvelle atteinte à la démocratie !
Les tracts officiels pour la présidentielle ne seront plus envoyés pas la Poste. | Eric Gaillard / Reuters
Pourquoi vous ne recevrez plus de tracts officiels dans votre boite aux lettres avant les élections ?
C'est une économie à 169 millions d'euros. Lors de la présentation du Budget, le gouvernement a annoncé ce mercredi 28 septembre que la propagande électorale sera dématérialisée en vue des élections de 2017 (présidentielle et législatives). En clair, vous ne recevrez plus dans votre boite-aux-lettres quelques jours avant le scrutin les tracts officiels des candidats ainsi que les bulletins de vote.
Pour les consulter, il faudra se rendre sur un site Internet public ou dans les mairies, préfectures et sous-préfectures. Les bulletins seront, pour leur part, toujours distribués dans les bureaux de vote.
"Substituer à l’envoi des circulaires des candidats leur mise en ligne sur un site internet public devrait assurer un meilleur accès à la propagande, susceptible de favoriser une meilleure participation et de réduire l’impact environnemental", estime le ministère de l'Economie et des Finances. Un rapport parlementaire a estimé que la propagande de 2012 avait représenté l'équivalent d'une centaine d'hectares de forêt.
Financièrement, l'Etat compte économiser 69 millions pour les élections législatives et 100 millions pour la présidentielle. "Ces chiffres tiennent compte des huit millions d'euros qui seront déboursés pour faire une campagne d'information", précise Bercy. Car si ce n'est pas l'Etat qui paye ses documents (il prend en charge la mise sous pli et l'affranchissement), il rembourse les frais de papier et d'impression engagés par les candidats qui réalisent plus de 5% des suffrages.
Un test grandeur nature aux régionales
Cette dématérialisation a été testée à l'occasion des élections départementales et régionales de 2015; test qui a été jugé concluant. Seulement ce n'est pas la fin du débat. Par deux fois déjà, le gouvernement a tenté de procéder à cette suppression. Et que ce soit en 2014 et 2015 il a dû faire marche arrière face à la fronde des élus qui craignaient une abstention encore plus forte.
Une fois encore, les détracteurs de la mesure ont commencé leurs attaques. Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle et Jean-Louis Masson ont dénoncé "une atteinte à la démocratie". "Cela va privatiser le scrutin, au bénéfice des grands partis", a dénoncé le premier, candidat à la présidentielle pour le compte de Debout la France. Pour les partis comme le sien, la profession de foi adressé à tous les électeurs était la garantie d'une information minimale des citoyens. Il estime que la dématérialisation va entraîner une baisse de l'information.
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