Roland Leroy vote Mélenchon : un « ancien de l’Huma » donne son point de vue
2017: Jean Rabaté livre son opinion sur la tribune de Roland Leroy publiée dans l'Humanité
La position de Roland Leroy sur le débat préparatoire à la conférence nationale du 5 novembre a interpelé et interrogé des communistes et plus largement des amis du PCF.
Jean Rabaté a cotoyé Roland pendant de longues années à l'Humanité. Il nous livre son opinion sur cet écrit de Roland Leroy.
Voir ci-dessous l'expression de Jean telle qu'elle est parue sur sa page « Facebook ».
« Pendant des années j’ai travaillé à l’Humanité sous la direction de Roland Leroy. Durant cette longue période dont je garde un excellent souvenir, je crois avoir pratiquement toujours partagé ses analyses de la situation politique et sa façon de la traiter dans notre journal. Les rares fois où nous ne partagions pas le même avis – sur des questions le plus souvent secondaires - nous en discutions sereinement et avec une franchise réciproque.
Aujourd’hui comme dans ce passé commun au cours duquel en plus d’une solide camaraderie se sont tissés des liens d’amitié, c’est avec la même franchise que je veux dire mon désaccord avec les propositions faites par Roland dans l’Humanité du 18 octobre. Si je souscris (comme autrefois !) à l’analyse faite dans la première moitié de cette contribution au débat en cours, il n’en est pas du tout de même avec la seconde partie.
« Chacun peut voir, est-il affirmé, que Jean-Luc Mélenchon est le mieux à même de représenter le rassemblement à construire ». Cette évidence ne saute pas aux yeux à la lecture de nombreux sites internet ou « chacun » ne voit pas la même chose. Elle fait par contre peu de cas de l’opinion émise par nombre de camarades, et publiée y compris (de temps à autres) dans l’Humanité…
Mais l’essentiel est ailleurs, résumé par cet appel : « Qu’il [Mélenchon] soit donc notre candidat, et ouvrons la discussion » Eh bien non !
Ce serait selon moi mettre la charrue avant les bœufs, et donner carte blanche à un candidat qui, depuis son auto-proclamation refuse toutes nos invitations au dialogue.
Faut-il rappeler sa venue à la Fête de l’Huma et son refus de faire… les pas nécessaire pour venir s’entretenir publiquement et fraternellement à l’Agora de notre journal, alors qu’il y avait été convié sans aucune condition ?
Faut-il souligner qu’il n’a pas daigné à ce jour donner réponse à la lettre que Pierre Laurent lui a adressée voici plus d’une semaine, comme aux autres candidats potentiels ou déclarés d’une gauche de rupture avec l’actuelle politique ?
Faut-il rappeler un autre signe de bonne volonté de notre part, resté semble-t-il sans effet : la « Une » et les deux pages consacrées à la Convention des Insoumis lundi par l’Huma sans aucune critique ou polémique ?
Faut-il souligner que même bien des camarades (j’en suis) qui souhaitent la désignation d’un candidat communiste, pour que la voix du parti trouve sa place dans l’espace médiatique, sont prêts à accepter qu’il se retire en faveur de Mélenchon ou d’un(e) autre si un accord programmatique de rassemblement venait à être scellé ?
« La responsabilité est entre nos mains. Faisons chacun un pas » invite Roland en conclusion.
Compte tenu de ce qui précède, n’est - ce pas injuste de renvoyer ainsi un peu dos à dos l’un et l’autre ?
Responsables, les communistes le sont. Nous avons déjà fait bien des pas. Peut-on en faire d’autres ? Peut-être, mais pas sans avoir pu discuter avec tous les intéressés, y compris bien sûr Mélenchon. La balle est dans son camp.
Quant à nous, continuons à proposer la discussion pour établir un programme - qui ne peut pas être à prendre ou à laisser, ni de notre côté, ni du sien. Ensuite seulement viendra le choix de celui ou celle - Mélenchon ou un(e) autre, communiste ou non - avec qui nous le porterons d’un même pas. Avec l’ambition et l’espoir de gagner."
Jean Rabaté
Le 19 octobre 2016
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