Après la sortie de l’Union européenne... Reconstruire de nouvelles coopérations et solidarités [ Tribune libre de Vincent Christophe Le Roux]
Je suis pour que la France sorte de l'UE le plus vite possible. Je défends l’idée d’un référendum organisé à la suite immédiate de l’élection présidentielle, par exemple en juin 2017, au moment où se tiendront les élections législatives et peut-être aussi la votation pour désigner les membres de la Constituante. En général, les élections législatives ont lieu le 2ème et le 3ème dimanche de juin. En 2017, ces dimanches tomberont les 11 et 18 juin. Vous entendez ? Avouez qu’organiser un référendum sur la sortie de l’UE un 18 juin, ça enverrait au monde un message fort et clair, non ?
Vous m'avez entendu dire plusieurs fois depuis un certain temps mon souhait de voir mon pays sortir de l’UE. Mais je ne veux rien imposer à personne sur une décision aussi lourde de conséquences. Donc, même si Jean-Luc Mélenchon venait à faire évoluer son discours dans les prochaines semaines et à se mettait défendre le principe de la sortie (ce qu’il ne fait pas encore puisque, actuellement, il évoque le “plan A” consistant à négocier, en préalable au “plan B” consistant à sortir en cas d’échec de la négociation à organiser dans le cadre du “plan A”) et même s’il était élu Président de la République, j’estime que l’élection ne suffirait pas à donner la force nécessaire à la sortie. Il lui faudra la légitimité d’une parole du peuple dédiée au sujet en question. Seul un référendum posant clairement la question aux Français pourra les conduire à donner une réponse sans aucune ambiguïté, qui ne pourra pas être interprétée par le système et ses griots dans le sens opposé à ce que le peuple souverain aura voulu dire.
Cette question pourra être posée en ces termes :
“Êtes-vous favorable à ce que la République française se retire de l’Union européenne avec effet immédiat et sans condition ni négociation d’aucune sorte ?”
Réponse possible : OUI ou NON.
On peut aussi ajouter à cette question principale une question complémentaire qui pourrait être rédigée ainsi :
“Si vous avez répondu OUI à la question précédente, êtes-vous favorable à ce que la République française entame les pourparlers nécessaires avec d’autres pays du monde en vue de l’établissement de nouvelles coopérations pouvant conduire à de nouvelles alliances géopolitiques que vous seuls pourrez ratifier par référendum ?”
***
Voyez-vous, bien que certaines personnes décrivent comme “nationaliste” quiconque ose défendre le projet de la sortie complète de l’UE, je m’inscris dans un esprit universaliste et internationaliste. Cet autre monde que je défends n’a rien de commun avec e ce que le vocable “nationaliste” porte en lui. Les personnes avec qui je milite, sont de même, des combattants pour faire advenir un monde meilleur et nous ne sommes pas de ceux qui aspirent à refermer les frontières et à considérer tout étranger comme un ennemi.
Notre ennemi n’est pas notre voisin d’à-côté ou d’un peu plus loin, notre ennemi c’est le monde de la finance.
Notre ennemi n’est pas notre voisin d’à-côté ou d’un peu plus loin, notre ennemi c’est l’ensemble des multinationales qui nous tuent au travail, qui nous tuent en nous faisant manger une alimentation toxique, qui nous tuent en polluant tout sur Terre: l’eau que l’on boit ou dont on se sert pour divers usages, l’alimentation que l’on consomme, l’air que l’on respire, et même en polluant l’esprit humain en l’avilissant...).
Notre ennemi n’est pas notre voisin d’à-côté ou d’un peu plus loin, notre ennemi c’est la guerre et tous ceux qui la préparent ou la font perdurer quand elle a éclaté.
Notre ennemi n’est pas notre voisin d’à-côté ou d’un peu plus loin, notre ennemi c’est celui qui s’en prend aux faibles, aux pauvres, aux malades, aux enfants, aux personnes âgées, auxx gens sans défense.
Notre ennemi n’est pas notre voisin d’à-côté ou d’un peu plus loin, notre ennemi c’est celui qui détruit les solidarités, internes, européennes ou internationales.
Notre ennemi n’est pas notre voisin d’à-côté ou d’un peu plus loin, notre ennemi c’est celui qui détricote en France le système économique, social, culturel, géopolitique fondé avec les Jours heureux du CNR.
Notre ennemi n’est pas notre voisin d’à-côté ou d’un peu plus loin, notre ennemi c’est celui qui assomme notre peuple sous une propagande de guerre.
Notre ennemi n’est pas notre voisin d’à-côté ou d’un peu plus loin, notre ennemi c’est cet ensemble de dirigeants qui méprisent le peuple, qui ne tiennent aucun compte de ses avis ou de ses volontés clairement exprimées, ces gouvernants qui imposent des politiques antisociales, qui ne bénéficient qu’à un tout petit nombre.
Oui, notre ennemi ce n’est ni notre voisin ou d’un peu plus loin, notre ennemi c’est le collaborateur du système qui nous opprime, c’est celui qui fait sa promotion jour après jour dans les médias audiovisuels pour formater les consciences et fabriquer le consentement.
Notre ennemi n’est pas notre voisin d’à-côté ou d’un peu plus loin, notre ennemi c’est le pouvoir institué qui foule aux pieds les principes les plus élémentaires de la démocratie et de la République.
***
Pour revenir à la question européenne, je conçois pour l'Europe un ensemble de coopérations intergouvernementales (c'est le "système" juridique qui s'oppose à la fédération). Chaque gouvernement conclut un accord spécifique avec un autre gouvernement européen ou avec plusieurs - car cet accord, dans mon esprit, n’est pas forcément bilatéral, il peut aussi être multilatéral - mais pour une mission donnée, bien circonscrite et dans le temps, et dans son périmètre.
Chaque État reste libre de l'ensemble de ses décisions. Aucune délégation de souveraineté n'est jamais consentie. On travaille en commun avec ceux qui le veulent bien mais les peuples, via leurs parlements et leurs gouvernements, restent toujours seuls décideurs et donc seuls souverains. Aucune institution n'est habilitée à imposer quoi que ce soit à un État et encore moins à un peuple (les États étant pour moi les outils des peuples pour se gouverner).
Quant au périmètre de cette nouvelle aire de coopération, elle peut dépendre des sujets. Tous les États européens n'ont pas vocation à intervenir sur tous les sujets qui nous concernent ou qui nous intéressent au premier plan, nous, les Français ! Certains programmes seront bien mieux portés avec un nombre d'États réduit, des Etats déterminés à agir et ayant les capacités et la vraie volonté de le faire. Ils pourront certes ensuite en entraîner d'autres mais ces "autres" ne sauraient retarder ou bloquer le processus à son commencement. Et aucun État ne se verra imposer ce que son peuple refuse.
La redéfinition de ce périmètre implique donc aussi d’oser dire que certains pays européens n'ont pas forcément vocation à travailler toujours avec nous, tandis que d'autres pays - non européens - qui aujourd'hui sont exclus, pourraient être bienvenus.
Enfin, je pense que la France, l'Italie, la Grèce, l'Espagne et le Portugal auraient tout intérêt à renforcer les liens qui les unissent entre eux et qui les unissent avec d’autres parties du monde, je pense bien sûr, en premier lieu, avec l’Amérique “bolivarienne”, ces pays d’Amérique centrale et du Sud qui ont changé quelque peu la face du monde “américain” ces dernières années... Oui, une coopération renforcée avec ces pays d’Europe du Sud d’une part, avec les pays de l’Amérique bolivarienne d’autre part, me semble indispensable. Je dis bien "coopération" donc cela ne saurait se faire qu'avec la volonté clairement exprimée de chacun des peuples concernés.
L’Histoire de l’Europe et du monde en sera profondément bouleversée. Pour le meilleur.
Et il y aura aussi beaucoup à dire et à faire à l’égard d’autres Etats, d’autres peuples, d’autres nations de ce monde, en Asie et en Afrique notamment. Ce sera l’objet d’un autre billet...
Vincent Christophe Le Roux
Le 13 novembre 2016
SOURCE : FACEBOOK