CUBA: Vers quelle «transition»? (1)
NOTE de « Réveil Communiste » :
Sur des données partiales et partielles, pour avoir une idée du consensus de la petite bourgeoisie de gauche sur ce que Cuba devrait faire ...
Je relaye ce texte contestable pour le débat, mais je ne suis pas en accord avec les termes de cet article qui nous renvoie au rôle historique du trotskysme. Une petite connaissance de Cuba, mais aussi des pays socialistes de l'Est européen me fait objecter à la méthode de cette analyse défaitiste qui se croit "de gauche" :
Elle prend pour argent comptant les faits économiques et sociaux tels qu'ils sont présentés en Occident par les ennemis du socialisme, mais aussi de l'indépendance de l'île, et aussi l'idée qu'une "transition" en soi est nécessaire, comme si la bataille des idées que Cuba mène depuis 1959 était perdue. Comme si le langage des autorités cubaines était automatiquement disqualifié et sans prise sur la population, comme on le disait du langage des autorités socialistes en Europe de l'Est avant 1989, alors qu'on constate avec le recul qu'il était loin d'être déconnecté de la réalité sociale. Il va de soi pour l'auteur qu'il n'y a pas de démocratie à Cuba, sous prétexte que les groupes médiatiques liés au capitalisme mondialisé n'y ont pas voix au chapitre. Le système politique cubain est un système à un seul parti, mais en aucun cas une dictature, car il s'appuie sur la population (et sur rien d'autre depuis 57 ans), au lieu de l'opprimer. On vient d'en voir une nouvelle preuve avec la gestion de l'Ouragan Mattews.
Le gouvernement cubain peut commettre des erreurs, mais les politiques proposées sont discutées à fond, par l'ensemble de la population, et il gouverne dans l'intérêt du peuple cubain, de son indépendance, et de sa prospérité globale et à long terme, ce qui signifie aussi répartir des sacrifices, et évidemment de ne pas céder à l'invasion consumériste.
Le socialisme cubain évolue au rythme des expériences positives et négatives et manifeste une incontestable résilience. S'il devait s'effondrer par la simple ouverture à l'univers consumériste, ce serait déjà fait depuis longtemps. Il y a sans doute à Cuba une tendance de tonalité social-démocrate un peu trop confiante envers Obama et son discours, et une autre "technocratique" peut être inspirée par les modèles sino-vietnamiens (qui ne sont d'ailleurs pas compris par l'auteur de l'article), il n'y a certainement pas de tendance admirative d'un développement oligarchique à la russe. Ceux là sont partis depuis longtemps.
Cuba joue le rôle inattendu d'un laboratoire économique créatif, d'où grâce à la précieuse expérience accumulée depuis trois générations peut surgir une praxis de l'économie planifiée qui dépassera le niveau productif atteint par le socialisme des années 80, qui ne l'oublions pas est presque universellement regretté dans le pays qui l'ont connu.
Enfin il est peu honnête de claironner pour l'ouverture économique, pour tenter ensuite d'imputer à l'économie cubaine les difficultés conjoncturelles liées à la crise générale des économies latino-américaines.
La tonalité trotskyste de cet article publié par "la brèche" qui se distingue aussi par l'appui à la cause terroriste en Syrie se voit aussi dans l'incapacité de l'auteur de comprendre que la puissance économique d'un pays, surtout d'un petit pays comme Cuba est inséparable de sa capacité diplomatique et militaire à défendre son indépendance.
On dirait que l'auteur croit qu'il faut que Cuba socialiste disparaisse de la carte pour que fleurisse à la place les belles utopies. La "transition" réelle du socialisme réel européen au capitalisme a montré ce qu'il fallait penser de ce genre d'espérances. Les trotskystes de bonne foi (il y en a!) doivent comprendre que dans un pays comme Cuba aujourd'hui, mais aussi en Chine, d'une autre manière, et encore autrement en URSS avant Gorbatchev ce sont leurs propres idées socialistes qui sont au pouvoir, et que s'ils les trouvent défectueuses ils sont en contradiction avec eux-mêmes. Il y a bien une opposition cubaine, mais elle demande le retour au capitalisme, et il n'y a pas d'espace pour une opposition socialiste dans un pays socialiste : le sort du socialisme une fois qu'il a conquis le pouvoir sur la bourgeoisie est lié à celui de l'État et du parti. tout ce qui apparaitra en dehors d'eux sera instrumentalisé par l'impérialisme, tant qu'il existera.
GQ, 12 novembre 2016
Par Samuel Farber
En juillet de cette année, le ministre de l’économie de Cuba, Marino Murillo [destitué depuis lors], a annoncé qu’en raison d’une réduction de 20% des livraisons de pétrole en provenance du Venezuela, le gouvernement a prévu une réduction de l’approvisionnement en électricité de 6%, et de 28% pour le carburant. Pendant ce temps, il a ordonné la réduction immédiate de la consommation d’énergie dans le secteur public, avec la diminution de l’emploi qui s’ensuit. Il a mis en garde contre la possibilité de pannes d’électricité et a ressuscité le spectre des jours terribles de la «Période spéciale» des années 1990.
Cela a porté un coup supplémentaire aux efforts du gouvernement de Raul Castro de mettre en place une version cubaine du modèle sino-vietnamien étayé sur un Etat à parti unique et, conjointement, sur une ouverture de l’économie au secteur privé et au marché.
Au plan politique, ces efforts ont porté sur une détente du contrôle de l’Etat sur ses citoyens. Mais cela n’a pas impliqué un degré quelconque de démocratisation. Par exemple, les réformes de l’immigration de 2012 – qui ont facilité la possibilité pour des Cubains de quitter l’île et d’y revenir – n’ont jamais reconnu le voyage à l’étranger en tant que droit pour les citoyens cubains.
Dans le domaine de l’économie, le gouvernement a mis en place une stratégie très modeste et contradictoire. Par exemple, les réformes structurelles dans le secteur de l’agriculture permettent la location de terres pour une durée maximale de 20 ans, contrairement aux gouvernements chinois et vietnamiens qui permettent de tels contrats pour une période plus longue, allant même jusqu’à la permanence.
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En juillet de cette année, le ministre de l'économie de Cuba, Marino Murillo [destitué depuis lors], a annoncé qu'en raison d'une réduction de 20% des livraisons de pétrole en provenance du ...
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